ques mois, la majeure partie (les chefs gallas du parti de
son sujet révolté. Metoukou, trahi, se voit forcé de prendre
la fuite et de se réfugier dans un couvent. De là, il
fit des propositions de paix. On pense bien que le roi
les accueillit avec empressement, promettant tout, sauf
à ne rien tenir : c’est là le fond de toute la politique
orientale. Sahelé Sallassé, à sa première entrevue avec
Metoukou, le fit saisir , garrotter et conduire sur une
montagne pour l’y retenir prisonnier. L’adresse et le
courage donnèrent à celui-ci les moyens de s’en échapper,
et, avec l’aide de quelques partisans, il se fit jour
jusqu’à la frontière. De là, il allait passer chez Ras Ali,
lorsque la tribu des Ouellos lui ferma la route et l’obligea
à accepter de nouvelles propositions de clémence.
Mais, instruit par l’expérience, cette fois, pour ne pas
retomber dans le piège, il forme le projet de tuer le roi,
et se confie à un fils qu’il avait eu d’un premier lit. Il
se soumet donc sans condition, et sollicite l’honneur
d’être admis en qualité de simple serviteur dans le
palais de son maître ; il demande à se présenter devant
lui, la pierre sur le cou, suivant l’usage, pour implorer
son pardon : mais en se relevant, il doit poignarder le roi. '
Cependant, son fils était allé se jeter aux pieds du trône,
et dénoncer son père. Lors donc que Metoukou se présente
aux portes du palais, les gardes lui en refusent l’entrée
: un coup de poignard lève cet obstacle, et il pénètre
dans la première enceinte. Tous ceux qui lui barrent le
passage sont étendus à ses pieds, et déjà il a atteint la
salle dans laquelle së tient le roi, qui, tout tremblant,
charge sa carabine, lorsqu’un jeune enfant, faisant
partie des pages, lui jette sa lance par derrière, et le traverse
de part en part. Metoukou arrache le fer de sa
blessure et cherche encore des victimes : c’est l ’agonie
du lion. Il veut s’élancer sur le roi, dont la main glacée
ne peut tirer la gâchette de son fusil, mais ses forces
sont épuisées, et il tombe mort. Alors les courtisans, qui
d’abord avaient fui, se jettent sur lui comme des chiens
à la curée; chacun veut avoir un morceau de sa chair
à présenter au maître, comme une preuve de dévouement
et de bravoure. Le lendemain, le fils de Metoukou
reçut le gouvernement d’une province pour prix
de sa délation.
Nous eûmes la visite d’habitants de Tedjoura. En
causant avec eux, au moyen de mon dictionnaire
ch oh o , je m’assurai que la langue adal est la même
que celle des Chohos, à la frontière du Tigré,: et
qu’ainsi que je l’avais supposé depuis longtemps, l’ancien
royaume Adal commençait à Tedjoura et finissait
à Soakim.
Le 26 février, j’allai avec M. Rochet au bord de la
rivière Tchatcha, où nous comparâmes nos baromètres.
De l’endroit où nous fîmes nos observations, on relève
à deux milles environ, la ville d’Angolola, au
nord 70° est. La rivière a un lit de roches trachytiques ;
on la passe à gué pour entrer dans la province de Choa
Méda. A 800 mètres plus lo in , dans le nord, elle
tombe en cataracte dans un ravin très-profond. La
plaine d’Angolola est entourée d’une muraille pour
empêcher les incursions de la cavalerie galla. Pendant
que nous faisions nos observations barométriques, le