tion humaine qui cherchent leur centre et leur point
d appui. Quant au côté économique, concernant les
moyens d’exécution, il absorbe la majeure partie des
nombreux écrits suscités par cette question qui, entre
1 évidence de son point de départ et la parfaite incertitude
de son issue définitive, admet certainement quantité
de manières de parvenir au but, toutes plus ou moins
rationnelles. Mais ce côté, ainsi laissé à la discussion,
vient encore d’être restreint par la solution que les chambres
lui ont donnée l’année dernière; or, sauf quelques
détails dont il appartient à la pratique seule de faire la
critique, nous avouerons que cette solution laisse peu
à désirer et nous semble, de toutes celles qui ont été
proposées , la plus conséquente aux principes irréfragables
qui lui servaient de base.
Il serait d’ailleurs trop tard d’en offrir une meilleure,
et nous ne venons avancer, dans cette courte note , rien
qui ne lui soit conforme; mais, la loi qui doit toujours
être conçue de manière à souffrir les révisions rendues
nécessaires par l’expérience, doit à plus forte raison
tolérer les additions destinées à activer ses effets.
La loi a établi ce principe que l’affranchissement
de 1 esclave entraînait une perte pour le maître; mais
elle Fa fait fléchir par l’adoption d’un moyen terme,
qui n est pas tout à fait avantageux pour le premier ni
complètement onéreux pour le second : Stat medio
veritas. Ainsi que l’ont démontré les faits, le déficit du
planteur n ’est pas dans l’esclave, mais bien dans le
travailleur. Racheter en masse les noirs , ainsi que
l’a fait le gouvernement anglais dans ses colonies,
fût-ce même suivant estimation du cout primitif,
était donc une très-mauvaise mesure ; car elle n indemnisait
pas plus le planteur qu’on ne dédommagerait
un ouvrier en le privant de ses outils, et lui en donnant
même le prix qu’il les a payés. Économiquement
parlant, la méthode n’était pas moins vicieuse; elle
grevait considérablement la dette publique. Enfin on
a vu quels tristes effets en ont subis les esclaves eux-
mêmes. La législature française avait à éviter tous
ces é cu e ils, et le fond de son système a consisté dans
ce principe, aussi juste en droit qu’heureux dans la
pratique, de faire supporter le prix du rachat par 1 esclave
lu i-m êm e , prix doublement avantageux pour
le planteur, puisqu’il peut lui être payé en travail.
A la vérité, les abolitionnistes systématiques ont crié à
l’in iq u ité , sans songer que l’esclave subit la nécessité
d’un fa it, déplorable il est v ra i, mais que toute
la pitié du monde ne parviendra pas à détruire, à moins
qu’outrant les conséquences de leur système, ces n é -
grophiles quand même ne prétendent que l’esclave
doive être indemnisé pour ses années desclavage;
et encore, ce droit n’impliquerait-il point l’obligation
de ruiner les planteurs !
La commission française en a si peu jugé a in si, elle
a pensé que ce mode de rachat comblait si peu le vide
qu’il créait dans l’atelier du planteur, qu’elle n’a accordé
à l’esclave son affranchissement définitif qu’après
un certificat de 'cinq ans de travail dans l’un des ateliers
de la localité. Niera-t-on la justice de cette clause?
A quoi est contraint l’affranchi? à travailler. Mais dans