titre de 1 000, il vaut 89 fr. 51 c. ou 17 th. 21. On
1 acheté a Gondar a raison de 12 à 14 th. le poids d’un
thaler.
Il vient encore de l’or des pays gallas, au sud et à
l’ouest du Choa; on l’apporte en lingots. Nous n’avons
pu nous procurer son analyse ; mais cet or est moins
pur que celui qui vient de la frontière septentrionale,
aussi est-il beaucoup moins cher, car il ne s’achète que
8 à 10 thalers le poids d’un thaler.
La totalité de cet or va dans l’Inde et au Caire; les
Abyssins ne peuvent le travailler pour leur bijouterie :
il leur faut ce métal dans sa pureté à peu près absolue,
ce qu’ils ne trouvent que dans le sequin de Venise;
aussi celui-ci a-t-il un prix considérable.
Le commerce de l’or étant fait très-secrètement pour
éviter les droits de douane, il est impossible d’apprécier,
même approximativement, la quantité qui
s en exporte. Si 1 on veut une limite inférieure, voici
un calcul que l’on peut considérer comme certain. '
On réduit ordinairement l’or en lingots pour le porter
à Messoah. Or, j’en ai vu fondre devant moi 5 kos
chez Agô Derès, le plus riche négociant d’Adoua. Il
faut évaluer à cent au moins le nombre des négociants
qui ont l’importance d’Agô Derès en Abyssinie; et tous
font le commerce de l’or, qui est un des plus lucratifs;
ceux de Gondar et du Ouolkaïte ont même plus de facilité
pour s’en procurer que ceux d’Adoua.
Ces grands négociants ne descendent qu’une seule
fois par an a la mer : en admettant qu’ils portent chacun
5 kilogrammes d’or, cela porterait à 500 kilogrammes
le minimum annuel de l’exportation; car,
nous le répétons, ce commerce est très - lucratif, et
presque tous les marchands s’y adonnent.
Il y aurait certainement moyen, a cet égard, de stimuler
beaucoup le marché de Gondar, car une assez
grande partie de l’or s’écoule encore par la caravane
du Sennaar, qui éprouve de nombreuses exactions à
Cartoum et au Caire. Il suffirait de jeter sur ce marché
une plus grande quantité des articles assortis au gout
des habitants du Fazoglo et du Darfour : un agent
habile aurait bientôt créé des relations actives avec
ces provinces.
Ivoire. — L’ivoire s’achète aux marchés de Gondar,
de Debra Abbaye, d’Antalo et d’Aliyo Amba. Il est
distingué en trois qualités suivant le poids des dents.
La première qualité comprend les dents de 24 liv. et au-dessus.
La deuxième de................................................ 24 à 18.
La troisième de . .............................................. ^ a
On les vend au p oids, à l’okia, qui varie suivant les
qualités ainsi qu’il suit :
L’okia de première qualité pèse................................... 33 rôties.
de deuxième qualité............................................. 66
de troisième qualité............................................ 132
Le prix varie suivant la qualité, puisque 1 on voit
dans le tableau précédent que l ’okia varie de poids
suivant que l’on achète de grosses ou de petites dents.
Ce prix n’est pas non plus le même à toutes les époques;
mais en prenant une moyenne on peut évaluer
à 7 fr. le kilogramme d’ivoire rendu à Mes