sorties ont à peu près le même âge dans le calendrier
des siècles; mais la plus v ie ille , fécondée par le labeur,
est forte et vivace; l’autre, décrépite avant
l’âge, traîne déjà sa stérile agonie. Il n’y a donc pas à
douter que dans un avenir peut-être prochain le peuple
d’Ismaël, retrempé dans le symbole chrétien, ne
reçoive le baptême d’une régénération morale et intellectuelle
; car les sociétés périssent, mais les peuples
ne meurent pas. Le tout est affaire de moyens civilisateurs,
et c’est une des plus belles tâches qui soient
laissées aux gouvernements civilisés.
Nous verrons dans la partie suivante comment l’A-
byssinie et les ressources qu’elle présente peuvent devenir
des instruments actifs et féconds de ce progrès.
DEUXIÈME PARTIE.
COMMERCE DE L’ABYSSINIE.
§ Ier.
SOMMAIRE.
' État actuel du commerce d’échanges en Abyssinie. — Messoah.
Trois portes sont actuellement ouvertes aux échanges
de l’Abyssinie : le Sennaar, Tedjoura dans le golfe
d’Aden, et Messoah. De ces trois débouchés, le dernier
est sans, contredit le plus important; il est en
grandes relations avec Djeddah, Mokha, Soakim et
Bombay. Djeddah lui envoie des verroteries, des armes
et toutes les marchandises provenant d’Égypte; Mokka,
des comestibles consistant en ra isin, dattes, amandes,
et des bois de teck pour construction ; Soakim, du doura
et du sel; Bombay, riz, tabac, poivre, girofle, sucre,
grumes rouges et bleues, soie écrue teinte en b leu,