
variations de trois à quatre quarts, depuis octobre jusqu’à
la mi-avril (en mars et avril, quelques journées
de vents d’O .); de mai à octobre vents d’ouest.
6° De Sokotora à Zanzibar, brise d’E. S. E. de novembre
à mars. Courant S. 0 .
MARINS.
Ce commerce de cabotage est extrêmement lucratif
pour les négociants à cause de la modicité du fret.
Les patrons de barque n’y peuvent suffire, surtout
pour d’aussi longs voyages, qu’en raison de la grande
sobriété des matelots qu’ils emploient. Ces pauvres gens
se contentent d’un peu d’eau saumâtre pour toute boisson
, et pour nourriture d’un pain grossièrement fait
avec le gros millet d’Afrique. Chaque soir un matelot
écrase ce grain entre deux pierres pour en faire la farine
du jour : parfois ils ont en outre des fèves et un
peu de beurre. Le poisson frais est un grand régal
pour eux ; mais ils ne sont pas toujours heureux à la
pêche. Tout compte fait, la nourriture d’un dé cés matelots
ne revient pas à plus de 5 francs par mois. Ils
n’en sont pas moins très-robustes, très-actifs et très-
adroits; et aucun de nos marins européens, sous ce
climat brûlant, ne pourrait rivaliser avec eux.
Quant aux patrons de barque, ce sont de très-honnêtes
gens qui méritent toute confiance : la preuve en
est que, tous les jours, des sommes considérables leur
sont données à transporter, sans reçus, et qu’il n’y a
jamais la moindre erreur de compte.
CHANGE.
La monnaie la plus estimée dans toute la mer
Rouge, est le thaler d’Autriche ; le sequin a aussi un
cours avantageux; mais on ne trouve pas toujours
à le changer avec facilité, attendu qu’il est plutôt considéré
comme marchandise que comme monnaie1; les
piastres d’Espagne sont défectueuses, car elles ne sont
reçues que pour le thaler, quoique ayant une valeur
intrinsèque plus forte. A Mokha, à Djeddah et à Suez,
la livre sterling ne supporte pas de perte; mais toutes
les autres monnaies d’or et d’argent en subissent une
très-considéràble.
Le change du thaler varie aussi suivant les localités
(voir la note A). 11 y aurait donc moyen de faire quelques
bénéfices sur le change ; car les bâtiments qui viennent
de l’Inde apportent des piastres, et les négociants
de la mer Rouge ont besoin de thalers pour envoyer en
Abyssinie et sur la côte d’Afrique : or, la valeur intrinsèque
de la piastre est, on le sait, plus grande que celle
du thaler, quoiqu’à Djeddah on ne la reçoive que pour
la même valeur. D’un autre côté, la piastre d’Espagne
vaut 22 piastres d’Égypte au Caire et le thaler n’en vaut
que 21. Donc, quand on va de Djeddah en Égypte, il
y a bénéfice à changer des thalers pour des piastres
d’Espagne.
DOUANES.
. D’après les conventions conclues en 1838 entre la
Porte et les grandes puissances, les marchandises de
1 II sert pour l’orfévrerie en raison de sa grande pureté.