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942 OPHIDIENS CPIBTHOGLYPHES.
commissure qui se relève ainsi vers le crâne. Généralement
les bords des lèvres sont renflés et semblent rentrer un peu
en dedans des gencives.
Ce sont des Serpents qui paraissentdoués d'une très-grande
force musculaire pour la constriction de leur proie qu'ils peuvent
étouffer en écrasant les côtes des animaux et en empêchant
ainsi la respiration, si l'on en juge du moins d'après la
solidité des os qui constituent leur squelette, surtout dans la
région rachidienne et par le développement de leurs muscles.
Les sept genres que nous avons ainsi rapprochés sous ce nom
de famille ne comprennent chacun, pour la plupart, qu'un petit
nombre d'espèces. Nous ne sommes pas très-bien renseignés
sur l'origine de plusieurs , quoique presque toutes
paraissent avoir été recueillies dans les régions les plus
chaudes de l'Asie et de l'Amérique et vivre assez souvent dans
l'eau.
Il est facile, par l'analyse et l'observation, de distinguer les
genres entre eux, ainsi que nous allons l'exposer.
D'abord, l'un est tout-à-fait anormal, même dans l'ordre
des Ophidiens, par les deux tentacules écailleus, mais flexibles,
qui garnissent son museau, en laissant entre eux un assez
grand intervalle. En outre, presque toutes les éçailles qui
recouvrent le corps, présentent une ligne très-saillante qui,
se répétant ainsi et se suivant sur toute la surface du tronc,
donnent à la totalité du corps l'apparence comme striée ou
cannelée, et de plus, les plaques ventrales ou les gastrostèges
se trouvent réduites à de si petites dimensions, qu'elles semblent
produites seulement par la réunion de deux des écailles
ordinaires, sur lesquelles on distingue encore les deux carènes
qui se trouvent ainsi rapprochées. C'est une disposition que
nous retrouvons, au reste, chez d'autres Serpents à gastrostèges
hexagones, quand celles-ci ont peu de largeur. Tels
sont les caractères du genre Erpéton.
Chez tous les autres Platyrhiniens, le museau est mousse,
PLATYRUmiENS EN OÉNÉRAL. 943
sans proéminences, mais les uns ont toutes les écailles lisses,
sans rainures et sans crête ou arête saillante.
Dans ce premier cas, ou lorsque toutes les écailes sont lisses
et polies, on peut observer une particularité bien notable pour
la forme et la courbure double de la dent cannelée postérieure,
qui est fort allongée, ce qui nous fait désigner ces espèces
sous le nom de Campylodon. Deux autres genres, de la
même division des espèces à écailles lisses, peuvent être distingués
entre eux, abstraction faite de plusieurs autres caractères
, par la forme des plaques qui recouvrent le bord des
mâchoires et surtout de la supérieure, car elles sont carrées
dans le genre HypsirJiine, et allongées, par cela même fort
étroites, dans celui des Eurostes ; ces genres présentent, en
outre, la plus grande analogie, quand on les étudie compativenient.
Yiennemt ensuite les genres dont les écailles ne sont pas
aussi lisses. Tantôt, elles sont comme striées ou imprimées de
petites lignes creuses et parallèles, comme dans le genre Tngoniire,
ainsi nommé parce que la queue est à trois pans ou
en quelque sorte triangulaire, quoique conique.
Tantôt, au contraire, ainsi qu'on le voit dans les deux derniers
genres, les écailles portent une carène ou ligne saillante
sur le dos et sur les flancs. Dans l'un, le sommet de la tête
manque de l'écusson central et les occipitales sont remplacées
par des écailles qui ont à peu près la forme de celles du
dos, à l'exception des dimensions qui sont moindres : c'est le
genre Cerhêre-, tandis que les plaques syncip.itales sont au
nombre de neuf et bien développées dans le dernier des
genres que nous conservons sous le nom de Homalopsis, qui
est le plus anciennement employé pour désigner les espèces
qu'il comprend.
Suit le tableau synoptique.
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