1524 OPHIDIENS PllOîÉllOGLYPilES.
paru devoir appartenir à un genre tout particulier, en raison
de la saillie tranchante produite le long du ventre par les pla,
quesqui sontpliées sur elles-mêmes et comme dentelées en scie,
Aussi l'avions-nous désigné sous le nom de Tomogastre qui
dii être abandonné. L'un de ces deux exemplaires a été rapporté
de Chine par M. Eydoux et il avait été placé dans la
collection sous le nom de ce savant voyageur Tomogastn
d'Eydoux. L'autre provient du voyage de la Zélée, sans %
dication de lieu. En nous livrant à l'étude spéciale des Serpents
de cette famille, nous avons pu reconnaître, malgré
la mauvaise figure gravée dans les Annales du Muséum,i
que nous avons citée en note, d'abord que M. de Lacépèà
avait bien vu ce Serpent puisque c'était véritablement le même
que celui qu'il avait appelé Aipysiire lisse, et dont la description
a été faite sur un individu envoyé par M. lecapitains
Baudin comme provenant de la Nouvelle-Hollande. Beaucoii
d'animaux rapportés par les chirurgiens de l'Astrolabe etdi
la Zélée, MM. Hombron, Jacquinot et Leguillou ayantéli
recueillis dans l'Océanie, il est possible que ce Platygaslt
provienne des mômes eaux que le Serpent étudié par M,
Lacépède.
La figure ne nous laisse aucun doute sur l'identité de l'es
pèce que nous avons' sous les yeux; mais comme la descrip
tion, que nous en ferons, ne sera pas d'accord avec ce c
M. de Lacépède en dit, nous allons transcrire ici le peu
détails donnés par ce savant zoologiste.
« Dans ce nouveau genre, la queue est semblable à cel:
« des Pélamides, des Hydrophides, des Enhydres et
« Platures; elle est comprimée, mince, élevée et représent
« une sorte de nageoire, qui se prolonge par une saillie loi
« gitudinale, depuis l'anus jusque vers le milieu du corps
c( elle est d'ailleurs revêtue, sur toute sa surface, d'écailli
c< semblables à celles du dos. De grandes plaques garnisse»
« le dessous du corps ; le cou est à proportion dçs autres pai
PLATYCEBQUÊS. fl. AIPYSURE. 1325
K ties du reptile, aussi gros que celui du Naja. Les écailles
(( qui le recouvrent sont séparées les unes des autres et ce cou
paraît d'autant plus large que la tête est petite et courte.
Ces Serpents n'ont pas de crochets à venin. L'espèce que
« nous nommons lisse, a les écailles unies et en losange. Le
corps est sept à huit fois plus long que la queue. »
Nous aurions à relever la plupart de ces détails. Ainsi, le
cou, ou la partie qui suit la tête, et qui est de la même grosseur,
est bien différent de celui des Najas, chez lesquels il
est généralement plus large et peut se distendre considérablement.
11 y a bien certainement des dents cannelées dans
la partie antérieure des os sus-maxillaires. Les plaques qui
wuvrcnt la tête et que nous avons examinées avec soin sont
telles que nous les avons observées et indiquées dans les deux
individus; elles sont au nombre de dix et non de treize.
Nous avons trouvé dans la collection du Muséum un troiîième
individu appartenant au genre Aipysure et rapporté,
îB 1844, de la Nouvelle-Calédonie par M. Arnoux.
Chez celui-ci, la couleur est tout-à-fait brune et il offre des
Jifférences assez nombreuses, pour qu'on puisse le considérer
!omme une espèce distincte que nous décrirons sous le nom
k Aipysure fuligineux.
Dans les trois exemplaires que nous avons examinés avec
soin, nous n'avons pu voir les crochets cannelés antérieurs ;
mais peut-être ont-ils été arrachés ; nous avons remarqué au
contraire beaucoup de petits crochets simples sous-labiaux,
e long du sus-maxillaire. Déjà M. de Lacépède avait dit qu'ils
l'avaient pas de crochets à venin, cependant ils sont tellement
semblables aux autres Serpents de mer que cette particularité
serait une véritable anomalie.
C'est un fait qui reste à constater.
REPTILES, TOME VU, 84.
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