
 
		im  OPHIDIENS  SOLÉNOQLYPHES.  
 gées  solidement  les  unes  dans  les  autres,  quoique  mobiles.  
 Chacune d'elles  est  aplatie,  élargie  et  bombée  de manière  à  
 présenter  vers  la  base  et  en  travers  quatre  ou  cinq  fois  plus  
 d'étendue qu'en hauteur  apparente.  
 L'ensemble  de  cet  appareil,  un  peu  aplati  ou  comprimé,  
 porte en dessus, le  long de la  ligne médiane, une rainure  produite  
 par  un  enfoncement  qui  se  remarque  sur  chacune  des  
 pièces apparentes  et  qui  s'observe môme sur  la portion  cachée  
 mais  prolongée à l'intérieur de  l'étui  qui doit suivre.  Chacune  
 de ces  enveloppes  cornées  prise  à  part  et dégagée de celle  qui  
 la  recouvrait,  ce  qui  est  assez  difficile  par  la  manière  dont  
 elle  se  trouve  enchâssée  ou engaînée,  on  voit  que  cette  pièce  
 de corne  offre trois  saillies transversales diminuant de largeur  
 successivement.  Cet agencement  ne  peut  même  être bien  démontré  
 que  par  une  coupe  longitudinale de deux  de  ces  étuis  
 de  corne  qui  les  laisse  voir  dans  leur  position  naturelle.  On  
 remarque  alors  que  la  portion  large  antérieure  recouvre  le  
 deuxième  renflemeut  ou  demi-anneau,  au  delà  duquel  on  
 trouve  en  outre le troisième renflement  et  la  lame  de  prolongement  
 terminal.  Cet  engaînement  réciproque  et  successif,  
 ou cet  engrénage  intérieur,  qui  permet  cependant  un mouvement  
 borné  donne  une  très-grande  solidité  à  la  chaîne  ou  
 chapelet  mobile,  solide  et  corné  dont  aucune  des  pièces  ne  
 peut  se  dégager  que  par  l'usure  ou par  la  brisure  de  l'une  
 d'elles  et  ordinairement,  e'est  la  dernière  ou  la  plus  éloignée  
 de l'origine  de la  queue.  
 En  dehors  de cette concaténation,  on  voit encore une  autre  
 rainure  plus  faible  ou  moins  profonde ;  celle-ci  se  trouve  à  
 une  certaine  distance  du bord  qui  paraît  correspondre  à  la  
 région  inférieure ou ventrale.  Il  n'y  en a pas sur  l'autre bord,  
 xin peu  renflé,  plus arrondi  et  qui  semble  plus borné dans ses  
 mouvements  ou  susceptible  d'une  moindre  courbure,  parce  
 qu'elle correspond au dos, dont les vertèbres ont des apophyses  
 épineuses plus étendues  et  ar-boutées  les  unes  sur  les  autres.  
 G«0TALlEîi5.  G.  CROTALE.  14 3 9  
 Il  en  résulte  que  le  mouvement  des  pièces  s'exerce  plutôt  
 latéralement,  à gauche ou à droite, que  de haut en bas  comme  
 dans  les  autres  vertèbres.  
 Nous  avons  pu  observer  vivants,  pendant  plusieurs  années  
 ,  et  nous  avons  encore  sous  les  yeux  plusieurs  individus  
 de deux  des  espèces  principales  de  ce genre.  La  plupart  restent  
 tapis  et  immobiles pendant  le jour  sur  la mousse qui  garnit  
 le  bas  de leur cage  et  où ils  se  cachent  en partie ;  d'autres  
 se  tiennent  perchés,  constamment  accrochés  et  entrelacés  
 sur  les  branches  des  petits  arbrisseaux  qu'on  a dressés  dans  
 leurs cages  garnies d'un  double  grillage.  
 Ces  Serpents  maintenus dans une  température  convenable,  
 prennent  volontiers  de la  nourriture  surtout  à  certaines  époques  
 de l'année.  L'un  de  ces  crotales  a  été  conservé  pendant  
 vingt-deux  mois  dans  un  état  d'abstinence  absolue  et  l'on  
 ignorait  depuis  combien  de temps  il  avait  été  ainsi privé  d'aliments  
 ,  avant  sa  captivité  et  son  transport  en  France,  mais  
 on  savait  positivement  qu'il  était  resté  pendant  trois  mois  
 sans manger  entre  les mains  du  vendeur.  
 C'était  un  Crotale  Durissus  ;  il  avait  été  introduit  dans  la  
 ménagerie  des  Reptiles  le  28  août  1839 ;  il  est  resté  depuis  
 cette  époque  jusqu'au  oO mai  1841,  sans  vouloir  se jeter  sur  
 la  nourriture  qu'on  lui  offrait,  mais  depuis  cette  époque  jusqu'au  
 mois d'août  1842,  il  a mangé  six ou huit  fois par  mois,  
 ce qui  l'a  fait beaucoup  grossir.  Il  a vécu  jusque  vers  la fin de  
 l'année  1831  c'est-à-dire  pendant  douze  ans.  D'autres  individus  
 n'ont  pris leur  nourriture  que  dix  à douze fois  et même  
 moins  souvent  dans  le  courant  d'une  année.  
 II  est  facile  de  les  irriter  quand  leur  captivité  ne  s'est  pas  
 long temps prolongée  et ils sonnent  aussitôt qu'ils sont  excités,  
 soit par  la  vue  de  la  personne  qui  s'approche  de  leur  cage,  
 soit  par  un  léger  attouchement  avec  l'extrémité  d'une  baguette. 
   L'animal  est  roiilé  en  spirale  sur  lui-même ;  dans  l'intérieur  
 du  disque  qu'il  forme,  et  au  centre,  on  distingue  la