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1442 OPHIDIENS SOtÉNOGLYPHES»
conservés depuis longtemps dans l'alcool, la plupart sont devenus presque
blancs. Il en est cependant quelques-uns, dont la teinte est d'un gris sale
ayant la téte d'un brun foncé en dessus. Sur toute la longueur du dos, on
voit des taches brunes transversales, tantôt doubles, tantôt uniques ou séparées
surtout en arrière et distribuées à des distances assez régulières.
On aperçoit aussi sur les flancs quelques taches arrondies, beaucoup
plus pales et comme effacées ; puis viennent une ou deux lignes longitudinales
d'écaillés qui sont plus carénées et ont leur bord libre parfaitement
arrondi et régulier pour se placer dans les intervalles que laissent
entre elles chacune des gastrostèges, dont la symétrie ordinaire est si admirable
que nous avons cru devoir donner ce Serpent comme modèle à
imiter à l'habile orfèvre M. Odiot, qui l'a fait mouler et reproduire sur
la masse en argent que porte l'huissier de la Faculté de Médecine de Paris.
Bruce dit que ce Serpent est commun dans la Cyrénaïque ; qu'on a
trouvé dans l'un des individus un Gerboa Dipus qu'il avait dévoré; que ce
Serpent paraît être nocturne, car on en a observé qui étaient attirés par les
feux entretenus auprès du campement pendant la nuit.
M. Geoffroy St.-Hilaire l'a fait connaître dans le grand ouvrage sur
l'Egypte où il a été figuré pl. C, flg. 3. Ce naturaliste avait pu en examiner
trois individus. Il leur a compté de l i 2 à l U gastrostèges et 31 à 56
paires d'urostèges. La queue formait environ la dixième partie de la longueur
totale. Le dessin original fait par Barraband est déposé dans la collection
des velins du Muséum.
Le Céraste était connu dans la plus haute antiquité de l'Egypte, car il
est facile d'en reconnaître la représentation, surtout les cornes qu'il porte
sur la téte, dans les inscriptions sculptées sur les monuments et dans tous
les hiéroglyphes.
Nous avons fait préparer la téte et une portion de l'échine de l'un des
individus de cette espèce et nous avons remarqué, de même que chez les
autres vipères, que la portion occipitale du crâne est peu développée, tandis
que les pariétaux constituent les trois-quarts de la boite osseuse. Le
bord orbitaire est surtout très-saillant, et c'est à cette saillie qu'on peut attribuer
la ligne anguleuse sur laquelle se trouve implantée la grande
écaille dressée qui forme la corne. Le reste de la tête est semblable à ce
qu'on peut observer dans les autres Vipères.
La ménagerie du Muséum a reçu, à plusieurs reprises, du Docteur Clot-
Bey, en particulier, et possède encore des Cérastes JEgypUens vivants.
Ils se tiennent presque constamment cachés dans le sable ne laissant sortir
que la tête, dont la teinte, ainsi que celle du tronc, se confond avec la
couleur jaunâtre du sable, On les nourrit avec des souris dont ils sont
très-avides.
VIPÉRIENS. 6. CÉRASTE. 14 4 3
t a ponte d'oeufs qui a eu lieu à plusieurs reprises dans la ménagerie,
mais qui ne se sont jamais développés, peut faire penser que ce Serpent
n'est .pas ovo-viYipai:e, contrairement à ce que quelques natutaliites ont
dit.
2. CÉRASTE DE PERSE. Cerastes Persicus. Nobis.
{ATLAS, pl. 78 bis, fig. 5 , la tête vue de profil).
CARACTÈRES. Tête triangulaire, bombée en arriére, concave en
avant,couverte de petites écailles carénées bien distinctes; sourcils
relevés d'une crête pointue, conique, comprimée, à base
large, formée d'écaillés concaves qui font tout le tour du bord supérieur
de l'orbite, et en dedans, de lames entuilées décroissantes.
D E S C R I P T I O N .
Cette espèce, qui nous a été rapportée de la Perse par M. Aucher-Eloy,
est tout à fait distincte de celle de l'Egypte, par la forme et l'écaillure
du dessus de la tête. Malheureusement, l'épiderme qui recouvrait le dos
s'est détaché en grande partie avec les écailles ; mais celles qui restent encore
nous, ont offert une couleur brune ou d'un fauve ferrugineux. Il y
avait aussi des taches brunes, ou plus foncées, peut-être noires, le long
du dos, distribuées à des intervalles à peu près égaux ; mais ce qui nous a
surtout servi à distinguer cette espèce, ce sont les taches brunes latérales,
formées par des écailles lisses, ou sans carènes , qui s'emboitent dans les
vides que laissent entre elles les gastrostèges.
Les narines sont ici beaucoup plus relevées et plus larges que dans l'espèce
d'Egypte, et le museau est noir, arrondi ; elles sont tout à fait rapprochées
, et comme situées sur la pointe du nez.
Les appendices, en forme de cornes, qui s'élèvent au-dessus des orbites,
sont formés d'un prolongement triangulaire de la peau qui se trouve garni
d'écaillés entuilées à la base, surtout du côté interne ; là, le front est excavé,
et les écailles qui le recouvrent sont grandes et carénées.
Commue l'animal est altéré par la perte de l'épiderme, probablement à
cause du frottementqueletronca éprouvépendantles voyages, ilnousserait
difficile de dire comment la queue se trouvait terminée ; car son extrémité
parait privée de vertèbres, tant elle est ramollie; mais elle a conservé
une teinle très-noire, comme si elle avait été trempée dans do
l'encre.
(Serait-ce la Vipère à queue noire? Daudin, Vl, 4T. X). Mais la figure