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1 4 : 0 OPHIDIENS SotKiNOGLYPIIES.
situés aussi loin à l'ouest que la rivière Rouge. Enfin le Docteu» Pickering
a dit à 31. Ilolbrook que Say en a rencontré près du Mississipi, au
degré de latitude.
Avant de terminer l'histoire du Crotale durisse nous emprunterons
encore quelques remarques à M. Ilolbrook, touchant un fait qui se rapporte,
au reste, à tous les Serpents à sonnettes en général.
Il s'agit du nombre des grelots qui est ordinairement considéré comme
indiquant celui des années pendant lesquelles le Crotale a vécu. Or,
des observations faites avec soin dans notre ménagerie sur deus de ces
animaux reçus très-jeunes à la ménagerie , qui y vivent depuis quelques
années et se sont développés d'une façon très-remarquable, donnent la
preuve que non seulement il y a plus de grelots que d'années, mais que le
nombre de tes pièces cornées ne correspond pas à celui des mues.
Aussi, peut-on dire avec M. Holbrook : il est possible qu'il se forme et
qu'il se perde plus d'un grelot par année, leur nombre étant sans doute en
rapport avec l'état de la santé et l'abondance du régime ; puis la captivité
doit également exercer une influence. Il a vu, dit-il, l'appareil sonore
s'augmenter de deux grelots dans le courant d'une année et le Docteur
Bachman en a vu paraître quatre nouveaux durant le même espace de temps.
M. Peale du Muséum de Philadelphie a gardé vivante pendant quatorze
ans une femelle de Crotale. Elle avait au moment où il la reçut ^onze
grelots. Chaque année, elle en perdait qui étaient remplacés par d'autres.
A l'époque de la mort après une captivité de quatorze années, il y en avait
encore précisément onze, quoique l'animal se fût allongé de quatre
pouces. i
Il est évident d'après cela que le développement de la sonnette est irrégulier
et que le nombre des pièces dont elle se compose ne peut servir à
la détermination de l'âge. C
Quanta ce nombre lui-môme, il est très-variable et il peut être, dit-on,
de quarante.
2. CROTALE RHOMBIFÊRE. Crotalus rhomUfer. Latreille.
Crotalus adamanteus. (1). Palissot de Beauvois.
(ATLAS, pl. 8i bis fig. 5 la téte vue en dessus.)
CARACTÈRES. Tête énormément large, triangulaire, mais arrondie
en avant, revêtue de plaques à sa partie antérieure, puis écail-
(1) Malgré la priorité de cette dénomination, il nous semble préférable
d'employer celle que Latreille a choisie et qui a l'avantage de rappeler
CROTALIENS. G. CROTALE. 2. 14 7 1
leuse au delà, sur le vertex; régions supérieures d'un brua
sombre, avec une série de grandes taches régulièrement rhomboïdales.
SYNONYMIE. 17 . Crotalus adamanteus. Palissot Beauvois.
American, transactions philos, society t. IV, p. 368.
1801. Crotale rhomUfère. Latreille Rept. I I I , p. 197.
1802. Crotalus durissus. Shaw Gener. zool. t. I I I , p. 233,
fig. 89, mais non la description qui se rapporte au Crotale durisse
et non comme la planche l'indique au Rhombifère.
1803. Idem. Daudin, Rept. t. V, p. 323, pl. 60 fig. 22.
1820. Crotalus rhoniMfer. Merrem. syst. p. 137.
1833. Crotalus horridus. Harlan, med. and. physic, researches
pag. 133. —I d e m 1827, Journ. Acad Nat. Scienc. Philadelp. V.
I I , p. 370.
DESCRIPTION.
La téte est très-grande. La plaque rostrale est petite, triangulaire. Les
frontales sont peu développées et quadrangulaires. Les sus-orbitaires
sont ovales et grandes et leur bord externe est saillant. Le cou est remarquablement
mince et contracté; le corps est allongé, très-épais, ainsi que
la queue. Les écailles du tronc sont fortement carénées et les gastrostèges
ont de grandes dimensions.
COLORATIOS. La teinte est très-foncée en dessus. Une ligne claire s'étend
du bout du museau à l'angle de la bouche. A la face supérieure on voit
une large raie noire dirigée du bord postérieur de l'oeil jusque vers le cou.
Quelques autres maculatures noires ornent la téte, comme le montre la
flg. 3 de notre Atlas.
Le tronc est d'un brun foncé, quelquefois nuancé de vert sombre. La
particularité la plus remarquable consiste dans une série sur la région
dorsale de grands rhombes du brun le plus sombre, seulement un peu
plus clairs à leur partie médiane. Chacune de ces grandes taches a une
bordure claire.
immédiatement l'aspect particulier du système de coloration consistant ea
grandes taches en forme de rhombes. De plus, le mot latin adamanteus
n'est pas facile à traduire en français, si on le prend dans son sens figuré,
car il signifie alors inflexible , impitoyable ce qui parait être une allusion
au danger des blessures que ce Reptile peut faire s i , au contraire, on la
traduit par diamanlin, le sens en est presque insignifiant.