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1 4 1 8 OPUIDIENS SOLÉNÛGLYPUES.
partie inférieure, tant sous la partie inférieure de la téte, que sous toute
la région antérieure du tronc. Cette disposition est encore plus remarquable,
à cause des dimensions énormes des écailles qui sont lisses et brillantes.
Il semble qu'on voie une peau de poisson couverte de lames cornées
parfaitement entuilées. Ces lames vont en augmentant de longueur et de
largeur et cette écaillure se continue sous la gorge à plus de 20 centimètres,
avant qu'on puisse distinguer de véritables gastrostèges. Cependant
parmi ces dernières, nous en avons mesuré qui avaient plus de 7 centimètres
en travers et plus de 2 en longueur.
Autant qu'on puisse juger des couleurs de cette vipère, sur les dépouilles
que nous avons sous les yeux, le dos a une teinte d'un brun terreux ; mais
la téte est colorée en gris brunitre sur les côtés, ainsi que sur les parties
latérales de la nuque et du cou. Dans la région moyenne, il y a une grande
tache d'un brun foncé, parfaitement triangulaire, se prolongeant en avant
par un angle très-aigu jusqu'à l'espace intermédiaire aux cornes du museau.
Ce triangle, qui a pour base l'extrémité postérieure de la téte, offre
là aussi un angle fort aigu et de cette base, la tache brune et large se continue
sur le-cou et elle s'y temiine régulièrement en pointe.
Le dessous du corps est plus gris, tacheté de noir et de blanc. La queue
est à peine de la longueur du dixième du reste du corps.
Nous ne pouvons rien dire des moeurs de cette espèce; nous ignorons
même le pays dont elle provient, comme nous venons de l'indiquer à la fln
de l'article précédent.
Telle est la description déjà assez ancienne que nous avions faite d'après
la peau desséchée d'un échantillon donné par le Musée de Leyde à celui
de Paris et dont nous ignorions l'origine.
Depuis cette époque, nous avons trouvé des descriptions et des figures
de diverses espères qui paraissent avoir avec celle-ci la plus grande analogie
; mais pour quelques-unes citées dans la synonymie, nous conservons
de l'incertitude, aussi n'avons nous pas cru devoir changer le nom spécifique
proposé par nous , car nous ne sommes pas convaincus que tous les
auteurs sous les noms de Coluber, de yipera, A'Echidna, ou de
Cerastes nasicornis aient bien repr'és^nté ou décrit un seul et même
Serpent, et que par conséquent, cette dénomination de nasicornis employée
d'abord par Shaw s'applique réellement à notre Vipère héxacère.
Quoiqu'il en soit, voici l'analyse par ordre de date, des descriptions qui
se rapportent au Serpent dit Nasicorne.
Il paraîtrait que dès 17i l , Kolbe, dans sa description du Cap , aurait
parlé de ce Serpent à la page 215 et que Paterson dans ses voyages aurait
voulu la représenter. Ce dessin aété plusieurs fois reproduit. Il est tellement
YIPÉRIËNS. G. VIPÈRE. 5. 14 1 9
inexact qu'il est impossible d'en tirer une véritable induction, quoique ces
deux ouvrages soient cités par plusieurs naturalistes de nos jours. Cependant,
dans ces ouvrages, comme dans ceux qui suivent, est-ce bien
de notre Vipère hexacère qu'il s'agit, ou bien y est-il question du Céraste
lophophrys originaire,du Cap ? C'est ce qu'il nous semble difficile de
décider.
Ainsi Sbaw en 1789 dans sonVivarium naturoe, naturalist's miscellany
5î, pl. 9 i , a donné une figure d'une Vipère cornue. 11 l'a reproduite, en
1802, dans sa Zoologie générale, tome III, part. 2 , p. 597, pl. 104,
sous le nom de Coluber nasicornis. Cette planche de médiocre exécution
ne donne qu'une représentation assez peu reconnaissable de Vipère
que nous décrivons. Peut-être est-ce leC. lophrophys.
Daudin, d'après cette figure, dans son Histoire des Reptiles tome VI,
page 188, en a fait sa Couleuvre cornue.
En 1820, Merrem, dans son essai d'un système des A.mphibies, p. 150,
n.» 6 , a établi ce Serpent, d'après Sbaw, sous le nom d'Echidna nasicornis.
Wagler, en 1830, a placé cette même Vipère pag. 178, dans le genre
Cerastes. Enfin, dans la même catégorie des auteurs qui ont eu quelque
notion de cette espèce nous dirons que M. Schlegel en a parlé à l'article
de la Vipère cornue ou Céraste lophophrys de Cuvier dans son essai
tom. I I , pag. 383, mais seulement dans une note où il n'ose pas se prononcer
sur le rang à assigner au Coluber nasicornis de Shaw.
A tous ces auteurs il faut en ajouter deux , qui paraissent bien avoir
observés la Vipère à laquelle cet article est consacré. CesontMM.Reinhardt
et Hollowel.
1." M. Reinhardt, en 18i5, a publié, à Copenhague , une Dissertation
in-i. " (1) sur cette Vipère, avec des détails sur la pl. n." 3. Cette figure
nous donne une idée fort exacte du Serpent dont il s'agit, à cause
des couleurs qui manquent sur la peau desséchée que nous avions étudiée.
Nous les avons, au reste, parfaitement retrouvées sur de beaux échantillons
adressés récemment de la côte du Gabon, par M. Aubry-Lecomte,
à qui le Muséum est redevable de Reptiles très-intéressants, parmi lesquels
il y avait un Opisthoglyphe nouveau de la famille des Oxycéphalieiis,
et que nous avons décrit p. 82t, sous le nom û'Oxybàlede Lecomte;
puis une Echidnée également inédite qu'on trouvera signalée plus loin
sous la dénomination A'Echidnée du Gabon.
(t) Beskrivelse, of nogle nya slangearter, t, I I I , fig. 8, 9 el iO. Extrait
du t, X ov handliuger, p. 253.