828 OPHIDIENS OPISTHOOLYPHËS.
II.« FAMILLE. — LES STÉNOCÉPHALIENS (1)
Nobis.
^ CARACTÈBES. Serpents à corps allongé dans toutes ses parties;
tête courte, obtuse, confondue avec le tronc, qui est arrondi sur
le dos, mais plat sous le ventre; queue courte finissant insensiblement
en pointe conique; les narines percées entre dmx lames.
Ainsi que nous avons cherché à l'exprimer par le nom que
nous avons choisi, les Serpents de ce groupe des Opisthoglyphes,
c'est-à-dire qui ont pour derniers crochets sur les os susmaxillaires,
de véritables dents venimeuses cannelées, comprend
toutes les espèces remarquables par l'étroitesse de leur
tête; elle semble se confondre en arrière avec le tronc qui est
lui-même très-grêle et tout-à-fait arrondi sur le dos et sur les
flancs, quoique le ventre soit plat.
Cette conformation ne suffit pas cependant pour faire bien
distinguer les Sténocéphaliens ; il faut y joindre d'abord, et
en première ligne, ¡e caractère du groupe indiqué par la'situation
postérieure des dents plus longues et cannelées, et
ensuite l'égalité de longueur des crochets simples antérieurs,
qui sont à peu près semblables entre eux, c'est-a-dire qu'ils
ont la même apparence chez tous les individus.
Au premier aperçu, beaucoup d'autres Serpents présentent
la même conformation extérieure. Ainsi, il y a plusieurs Aglyphodontes
ou vraies Couleuvres, comme les Calamariens par
exemple, qui n'ont, il est vrai, aucun crochet cannelé et dont
cependant le tronc est fort long, cylindrique et de même gros-
(1) De Sr fvoi , étroit, tiré de large en long, et de la téte.
STÉNOCÉPHALIENS EN GÉNÉRAL. 82 9
seur dans toute son étendue, avec le dessus de la tête garni
de plaques et d'un écusson central. Tels sont encore la plupart
des Anisodontiens du présent sous-ordre des Opisthoglyphes
avec lesquels les Sténocéphaliens ont les plus grands rapports
et nous citerons en particulier le genre des Lycognathes qu'on
aurait pu réunir à ceux que nous allons faire connaître, si
leurs dents ou crochets lisses n'étaient si différents par leur
longueur respective et par leur inégale distribution sur l'une
et sur l'autre mâchoire.
Ces deux familles, au reste, ont entre elles la plus grande
analogie, quoiqu'elles diffèrent par la forme et par a distribution
des crochets dentaires. Les Serpents que nous y avons
rapportés sont, en effet, semblables pour la conformation. Ils
appartiennent aux régions les plus chaudes de l'Amérique et
le peu d'écartement dont leurs mâchoires sont susceptibles les
oblige sans doute à ne se nourrir que de petits animaux.
Voici les indications principales des quatre genres que cette
famille réunit.
1.0 Les Elapomorphes. Ils rappellent, par ce nom donné au
genre qui les réunit, la grande analogie qui pourrait faire
confondre ces Serpents avec les Elaps. En effet, leur corps est
cylindrique, grêle, à peu près de même diamètre, depuis la
tête jusqu'au-delà de la région moyenne de la queue; leur
ventre étroit, arrondi, est le plus souvent rayé sur les'côtés
par des lignes longitudinales ou colorées, qui sont en opposition
pour les teintes rouge, blanche, jaune ou noire; leur
tête est courte, petite, à bouche peu fendue.
Comme la plupart des auteurs qui nous ont précédés, n'avaient
pas emprunté à la présence des dents cannelées postérieures,
le moyen de classification, dont nous avons fait la
base de notre distribution méthodique, on ne sera pas surpris
de retrouver quelques unes des espèces de ce genre rapportées,
par nos prédécesseurs eu Erpétologie, tantôt aux Calamariens
et tantôt aux Elaps.
REPTILES , TOME VU. KO