1404 OPHIDIENS SOLÎiNOGLïPHES.
nasales. Comme les narines sont simples et qu'en observant en
particulier les écailles qui garnissent le dessous de la queue, ou
lesurostèges, on peut reconnaître qu'elles sont disposées sur
deux rangs, tandis que dans les genres Èchide et Acanthophide,
on ne distingue qu'une seule rangée, au moins sur une partie
de la longueur de cette extrémité libre du corps. Faisant porter
plus attentivement l'observation sur la forme de cette ouverture
externe des narines, qui est concave, on reconnaît que
les espèces de ce genre ne sont pas des Cérastes chez lesquels
on voit, dans cette région, des écailles ou des plaques convexes,
percées pour livrer passage à l'air dans l'acte de la respiration.
Il ne reste donc à séparer, comme nous l'avons indiqué
dans le tableau synoptique des genres de cette famille,
que ceux que l'on désigne aujourd'hui sous le nom à'ÈcMdnées
dont les narines, au lieu d'être situées latéralement, sont
placées sur le dessus du museau, et les Pé/iaties remarquables
parles plaques du vertex, remplaçant les écailles placées en
recouvrement, qui caractérisent les Vipères proprement dites.
On a rapporté à ce troisième genre un assez grand nombre
d'espèces la plupart étrangères, mais il en est une, qui a été
décrite sous des noms très-divers parce qu'elle présente, en
effet, suivant l'âge et le sexe des individus, peut-être même
d'après les lieux dans lesquels on a eu occasion de les observer
et de les recueillir, des différences de teintes et de dispositions
de couleurs. Ces particularités ont engagé plusieurs
naturalistes à considérer ces diverses variétés comme autant
d'espèces différentes.
Les Yipères n'atteignent pas de très-grandes dimensions ;
elles n'ont, en général, que de quatre à six décimètres au plus
de longueur. On n'a pas rencontré des individus qui aient
atteint plus qu'un mètre et leur grosseur, dans la partie
moyenne du tronc, est au plus de quatre à six centimètres.
Leur queue est courte et ne forme que la sixième ou même la
huitième partie de la longueur totale.
VlPÉRIENS. G. VIPÈRE. 140o
Les espèces rapportées à ce genre sont nombreuses, mais
elles n'ont pu, malheureusement pour les naturalistes, être
toutes à la fois comparées entre elles et les figures n'ont pas
été assez soignées pour i'écaillure, surtout pour celle de la
tête. C'est ce qu'on doit reprocher principalement aux planches
de Séba, auxquelles la plupart des auteurs ont rapporté
les espèces qu'ils ont décrites, car la gravure laisse ordinairement
dans le plus grand vague sur l'apparence réelle
de celte région , dont elle n'indique que le pourtour et souvent
même, les couleurs trop foncées ou opaques de l'enluminure
empêchent de bien observer ces détails.
De Lacépède et Daudin avaient réuni, sous le nom de Yipères
, la plupart des serpents chez lesquels on avait reconnu
des dents vénéneuses et des scutelles en rang double sous la
queue. C'est ainsi que dans le sixième volume des Reptiles de
Daudin, on trouve inscrites dans ce genre une cinquantaine
d'espèces. Wagler, au contraire, sous le même nom générique
n'en indique que trois seulement , rapportant les
autres à des genres divers. M. Schlegel ne suivant pas cette
classification, ou la plupart de ces dénominations, n'a décrit
en totalité, que trente-trois espèces réunissant ainsi tous les
vipériformes.
Nous avons adopté l'opinion de Wagler en réunissant sous le
nom de laVipère commune, beaucoup de variétés que les naturalistesavaient
jusqu'ici considérées commedes espèces distinctes.
Le grand nombre d'individus que nous avons pu comparer, nous
a fait reconnaître des passages insensibles dans la distribution
des couleurs, seule indication qui avait fait distinguer ces prétendues
espèces, dont aucune ne serait réellement identique.
Nous réduisons donc à trois espèces seulement le genre
Vipère, en y laissant réunies les nombreuses variétés décrites
sous le nom d'Aspic ou de Vipère noire, rouge, grise, oeillée.
La première est celle que nous appelons la Vipère commune
KEPTltES , TOME VII. 89.
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