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1452 • OPHIDIENS SOLÉNOGLYPEES.
et canaliculés dans l'intérieur de leur base; enfin par leur
genre de vie et leurs habitudes générales.
Comme nous avons fait connaître ces généralités, nous n'aurons
à nous occuper ici que de la structure des impasses, dites
lacrymales, sortes de petites cavernes ou de cavités béantes qui
s'observent constamment un peu en avant et au dessous des yeux.
Feu Desmoulins a donné en 1824 (1) une description trèsdétaillée
de cet appareil, dit lacrymal. Comme nous avons
vérifié l'exactitude de ses observations, à l'époque où elles
furent soumises au jugement de l'Académie des sciences, nous
en résumerons ici les faits principaux.
Placées entre l'oeil et la narine, de chaque côté, sur la peau
de la lèvre supérieure, ces cavités sont de véritables petits
sinus, plus larges à l'entrée, se rétrécissant ensuite en uu canal
étroit, qui se prolonge obliquement sous la peau de la
lèvre et de devant en arrière et qui vient se terminer sous
l'orbite dans une cavité revêtue d'une membrane muqueuse.
Quand ce sinus est ouvert suivant sa longueur, on voit que,
dans son premier trajet, le canal est tapissé d'une peau lisse
et sèche, collée exactement aux parois des parties solides qui
la reçoivent ; mais par son extrémité postérieure, celle qui se
rapproche de l'oeil, ce canal forme une petite rainure destinée
à faire communiquer le sac extérieur avec le sinus sousorbitaire
élargi, dont la membrane intérieure, muqueuse et
humide offre plusieurs replis valvulaires qui deviennent évidents
quand on peut faire flotter la partie dans l'eau oii on la
plonge. On trouve parfois, dans l'intérieur de ce sac muqueux,
quelques particules d'une matière comme épaissie, sorte de
magma qui pourrait être le résidu d'une petite quantité d'humeur
sécrétée dans cet organe. Des filets nerveux assez nonibreux
de la branche sous-oculaire de la cinquième paire,
paraissent se distribuer dans çet appareil et portent à faire
(1) Journal de Physiologie de M. Jlagendie, t. IV, p. 264,
CROTALIENS. G. CROTALE. 1485
penser que sa présence est de quelque importance dans l'économie
de cette race de Serpents.
Nous n'avons partagé ce groupe qu'en cinq genres dont
aucun n'a été établi par nous. Yoici la liste de ceux dont nous
n'avons pas adopté les noms proposés par les auteurs.
CAUDISONA. Laurenti, c'est le Crotalus horridus.
CENCHRIS. Daudin, c'est le TrigonocepJialus contortrix.
CopHiAs. Merrem, Atropos.
CROTALOPHORUS. Gray , Crotalus horridus.
MEGOERA. Wagler, v. Bothrops Nigro-marcjinatus.
TRIMERESURUS. Lacépède, Bothrops viridis.
TÏSIPHONE. Fitzinger, Trigonocéphalus Cenchris.
UROCROTALON. Fitzinger, Crotalus Horridus.
UROPSOPHUS. Wagler, Crotalus durissus.
Les genres adoptés sont les suivants : Crotale. — Lachesis.
Trigonocéphale.— Léiolépide.— Bothrops.— Atropos. — Tropidolaime.
Comme on peut le voir sur le tableau général et
synoptique à la suite des considérations générales pour le
sous-ordre des Solénoglyphes précédemment inséré page 1370.
VIII.'^ GENRE GROTkLE. —CROTALUS. Linné.
CARACTÈRES. Des fossettes nasales ou lacrymales très-distinctes;
l'extrémité de la queue garnie d'étuis cornés, retenus
les uns dans les autres et pouvant s'y mouvoir pour produire
par l'agitation un certain bruit que le Serpent fait entendre à
volonté pendant la vie.
Nous réunissons dans un même genre, et sous un seul nom,
toutes les espèces de Serpents vipériformes qui, avec des
fossettes lacrymales ou des fausses narines, portent spécialement
à l'extrémité de la queue une particularité distinctive,
consistant en une série, plus ou moins nombreuse, de
REPTILES,TOME VU. 92.
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