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1002 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES.
Les crânes do plusieurs exemplaires que nous avons étudiés sont déux
fois plus longs que larges, plats en dessus, bombés à la base. Les os du nez
sont fort développés. Ils forment, par leur réunion, un triangle, dont la
pointe antérieure est plus aiguë et s'unit à l'os rostral triangulaire, un peu
échaneré en dessous et à une certaine distance de l'os sus-maxillaire qui
est gréle, avec six ou sept crochets simples et faibles. II y a évidemment
uno dent cannelée à la partie postérieure avec une cavité; celle-ci avait probablement
contenu plusieurs germes qui se seront détachés par la macération.
CoLonATioN'. Les individus que nous regardons comme appartenant à
la première Variété sont en dessus d'une teinte d'un gris jaunâtre uniforme.
Parmi ceux que nous observons, l'un provient de M. de Bauperthuis
qui l'a recueilli à la Côte-Ferme en 18ii. On lui a compté 195 gastrostèges
et 70 urostèges. Sa longueur est d'environ 0"'90. Un second individu
est plus petit : il a été acquis de M. Guy en 1846 comme venant du
Brésil.
Plusieurs sujets ont le dessus du corps d'une teinte noirâtre plombée
et même noire ; nous les avons considérés comme une deuxième Variété
et indiqués sous le nom de Nigrum.
Un d'eux provient de Bahia et a été rapporté par M. Lemelle-Deville.
La troisième Variété, dont nous ignorons l'origine, porte de grandes
taches blanches irrégulières sur un fond noir au dos et sur les flancs. Le
dessous du ventre est blanc chez tous ces individus.
IV^GENRE. BRACHYRUTON(l).-
Nobis.
•BRACHYRUTON
CAKACTÈRES. Bout du museau épais, large, nullement proéminent
et fortement arrondi; plaque frênaie très-courte; urostèges
doubles ou sur deux, rangs.
Le peu de saillie que fait en avant le museau, qui paraît
ainsi fort épais et parmi les plaques du museau, la brièveté de
la frênaie, donnent à ces Serpents une physionomie distincte,
(1) Sfcix.vs , court, et ûe f u r u - u v , bride ; por allusion à l'extrême
brièveté de la plaque frênaie.
SCYTALIENS. 6. BltACHtllUTON. 10 0 3
Il y a une pré-oculaire, deux post-oculaires, sept sus-labiales^
dont les troisième et quatrième touchent à l'oeil. Les écailles
sont lisses ; celles de la région médiane du dos sont à six pans,
et un peu plus grandes que les latérales, qui sont en losange du
côté du ventre lequel est un peu anguleux ; les gastrostèges ne
s'élèvent pas sur les flancs jusqu'à ces dernières écailles. Les
narines s'ouvrent entre les deux plaques nasales, et la pupille
est longue et verticale.
Ce genre diffère de celui des Scytales par ses urostèges divisées
et par le développement des écailles du milieu du dos.
Les deux espèces principales que nous y avons rapportées
étaient considérées comme des Couleuvres, l'une nommée
plomhée par le prince de Neuwied, et l'autre, Clélie, par
Daudin ; mais elles ont entre elles tant de rapports, qu'on est
étonné de trouver ces Ophidiens séparés et placés dans des
geares distincts par MM. Fitziri^er et Schlegel. En effet, ce
dernier, dans son Ouvrage si savant sur la physionomie des
Serpents, classe la C. plombée parmi les Lycodons et laisse
la Clélie dans son genre Coluler, et le célèbre naturaliste de
Tienne, dans sa nouvelle classification sous le titre de Conspectus,
les regarde l'une et l'autre comme deux types de genres
très distincts, ainsi qu'on le voit dans les synonymies qui
vont suivre. Nous aurions désiré connaître les caractères assignés
par M. Fitzinger aux deux sous-genres qu'il désigne
sous les noms à'Hydroscopus et de Deiropeda, qui semblent
ne différer entre eux que par la taille et la coloration.
Nous n'avons jusqu'ici rapportéque trois espèces à ce genre,
et leur couleur a pu suiBre pour les [faire distinguer, comme
l'indique le tableau qui suit.
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