l ì :
i s i i r .
i ; ;
1 4 9 2 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES.
1803. Scytalus piscivorus. Daudin, Hist. Rept. t. V, p, 344.
1820. Natrix piscivorus. Merrem. Tentamen p. 131.
1829. ? Trigonocephalus tisiphone. Cuvier. règne animal
2." édit. t. I I , p. 89.
1833. ToxicopMs Icucostomus. Troost. Ann. Lyc. Nat. hist.
New-York t. I l l , p. 176.
1835. Scytalus piscivorus. Harlan, med. and. phys. researches
pag. 129.
1842. Trigonocephalus piscivorus. Holbrook. North amer,
herpet. t. I I I , p. 33, pi. 7.
1849. Gray. Catal. of snakes.
1853. ToxicopMs piscivorus. Baird et Girard. Catal. p. 19.
Vulgairement Moccasin d'eau.
DESCRIPTION.
La lourdeur de la téte, la saillie comme tranchante de la ligne de
jonction de la face supérieure et très-plane du vertex avec les faces latérales,
qui sont comme perpendiculaires et la forme toute particulière de la
rostrale, constituent des caractères tout à fait spéciaux à ce Trigonocéphale
et très-propres à le caractériser. La saillie de la sus-oculaire au dessus de
l'oeil donne à l'animal une apparence farouche.
Il faut tenir note également de la largeur des fronto-nasales et des
frontales antérieures, comparativement à leur longueur et enfin de la présence
des deux plaques situées derrière les pariétales et qui, l'emportant
par les dimensions sur les autres écailles de la nuque, simule une paire de
plaques supplémentaires sur le vertex.
Il n'y a pas de frênaie; c'est la pré-oculaire supérieure à grandes dimensions
, qui borde en haut la fossette lacrymale dont le pourtour est
complété par la seconde pré-oculaire et par une petite plaque superposée
à la troisième sus-labiale.
Les écailles sont carénées et les gastrostèges fort larges.
COLORATIOW. Le dessin et la description de M. Ilolbrook ne se rapportent
pas complètement, au moins pour le tronc, à nos échantillons qui»
par tous leurs autres caractères sont identiques à l'anin^al décrit par ce
zoologiste. Cette différence consiste surtout en ce que les bandes foncées
qui parcourent le tronc eu travers, au lieu d'être isolées comme sur la figure
citée, circonscrivent plutôt, deux à deux, des espaces d'un vert brunâtre plus
foncé que le reste du tronc et de forme comme triangulaire.
Chez d'autres individus, et c'est ce qui se remarque, en particulier sui"
CaOTALIENS. G. TRIGONOCÉPHALE. 1. 14 9 5
l'exemplaire vivant dans la ménagerie, tout l'animal est d'une teinte sombre
, où l'on distingue à peine des bandes transversales plus claires.
Comme l'a signalé M. Holbrook, il y a sur le bord de jonction du plan
supérieur de la tête avec le plan latéral, une ligne claire surmontant une
tache foncée qui se détache sur la teinte jaune de la lèvre supérieure. L'abdomen
est très-sombre.
Ce Trigonocéphale se trouve dans les lieux humides et marécageux ou
même dans l'eau, dont il ne s'éloigne pas, car jamais on ne l'a rencontré
dans les terrains secs. En été, l'on voit beaucoup de ces Serpents sur les
branches pendantes au dessus des eaux où ils plongent à la moindre crainte.
Catesby pense qu'ils se placent ainsi pour guetter leur proie, mais il est
probable que c'est plutôt pour recevoir les rayons du soleil, car dans les
localités où il n'y apas d'arbres, comme dans les.fossés des champs de riz,
ils recherchent les endroits secs.
Ceux qui ont été en captivité à la Ménagerie, se tiennent le plus souvent
dans l'eau et sont très-avides de poissons et de grenouilles.
Ils sont la terreur des nègres occupés aux plantations de riz; on le
craint plus que le Serpent à sonneltes qui ne blesse que lorsqu'il est irrité
ou seulement pour veiller à sa propre défense, ou bien encore pour s'assurer
de sa proie. Le Trigonocéphale, au contraire , attaque tout ce qu'il
rencontre, redressant la téte et ouvrant la bouche pendant quelques secondes
avant de s'élancer.
J'ai placé dans une cage, avec le Moccasin d'eau, plusieurs de nos couleuvres,
dit M. Holbrook. Toutes ont montré la plus grande frayeur, se
réfugiant vers les parois de la cage et s'eiTorçant par tous les moyens possibles
d'échapper à leur ennemi qui les poursuivait. Deux antres Moccasins
furent alors mis dans cette cage et le premier qui y avait été
renfermé parut aussitôt comprendre ce qu'il pouvait avoir à craindre lui
môme de ses nouveaux compagnons de captivité et il devint parfaitement
tranquille.
Par la même raison, sans doute, ajoute M. Holbrook, j'ai souvent reçu
quatre ou cinq de ces animaux sans qu'ils se fussent blessés, après un paisible
voyage en commun dans une même boîte, pendant cinquante milles
environ.
La crainte que le Moccasin d'eau inspire s'étend à plusieurs autres
Serpents et au Tropidonote à bandes entre autres, qui vit dans les mêmes
localités, mais qui n'est point dangereux et qui rend même des services
pour la destruction des animaux rongeurs.
La nourriture du Trigonocéphale piscivore consiste eu poissons et en
reptiles qui fréquentent les eaux.
La limite septentrionale de la zòne d'habitation du Trigonocéphale est
m