848 O P H I D I E N S OPISTHOGLYPHES.
S T É N O C É P H A L I E N S . G. ÉRYTHROLAMPRE. 1. 849
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Il n'y a que trois temporales : une très allongée et deux plus courtes. La
première touche aux post-oculaires en avant des deux autres qui sont superposées
aux deux ,dernières sus-labiales. Ces plaques sus-labiales, au
nombre dç sept de chaque côté, prennent graduellement plus de développement,
surtout en hauteur, depuis la première jusqu'à la sixième inclusivement.
La septième et dernière est moins grande que celle qui la précède.
Il y a huit paires de sous-labiales.
Des deux paires de plaques qui occupent le dessous de la mâchoire inférieure,
les postérieures sont plus courtes que les précédentes et sont triangulaires,
ou en trapèze isocèle. Il y a cinq squammes entre ces dernières
plaques et la première gastrosiège ; de sorte que la région de la gorge est
garnie de quatre rangs obliques d'écaillés allongées, irrégulièrement hexagones.
On compte 15 rangées d'écaillés longitudinales au tronc, et 4 à la
queue.
Gastrostéges 179 à 195 ; une anale double ou divisée et 39 à 46 urostèges.
10 ou 12 •
DENTS. Maxillaires-
20,
• ; palatines, 9 et 20 Ptérygoïdiennes.
COLORATION. On ne confondra jamais cet Erythrolampre d'Esculape
avec les autres du même genre; d'abord par les régions de la tête. Celles
qui sont devant ou derrière le bandeau noir qui coupe en travers, et par
le milieu, le dessus du crâne, ont une teinte uniforme, comme presque
tous les intervalles des autres bandes noires, qui ceignent le tronc et que
cette teinte, probablement rouge pendant la vie du Serpent, est à peu près
blanche ou d'un blanc roussâtre chez les individus conservés dans l'alcool.
Ces bandes noires n'étant pas chez tous les sujets en même nombre et offrant
des différences dans leur largeur et relativement aux espaces qu'elles
laissent entre elles, on a été porté à distinguer chez VEr. d'Esculape
quatre variétés principales que nous allons essayer d'indiquer séparément.
Yariété A. Il y a, sur le milieu de la tête, un bandeau noir, plus ou
moins large, dont les bouts se rabattent sur les yeux pour atteindre le bord
de la lèvre supérieure. Le cou porte une énorme tache de la même couleur,
qui est tantôt plus, tantôt moins étendue en long qu'en travers;
mais qui couvre en général la pointe des plaques pariétales et ne descend
jamais de chaque côté, plus bas que les angles de la bouche.
Le tronc et la queue sont entourés dé vingt-trois à quarante-sept anneaux
d'un noir pur et brillant, tous très-distincts l'un de l'autre, quelle
que soit la dislance qui les sépare, laquelle, bien entendue, est d'autant
moindre qu'ils sont plus nombreux, Elle est cependant toujours un peu
plus grande de deux en deux anneaux, à partir du premier jusqu'au dernier.
Ces anneaux géminés ont près de moitié moins de largeur dans
leur portion en rapport avec le dessous du corps, que dans le reste de
leur circonférence.
— Variété B. Celle-ci diffère de la précédente, en ce qu'elle manque
de tache sus-collaire, de sorte qu'il existe un long espace tout blanc ou
roussâtre entre le bandeau fronto-oculaire et la première zòne noire du
corps.
— Variété C. Chez cette troisi'ôme variété, où le cou, de môme que
dans la première, est couvert par une tache noire, les petits intervalles des
anneaux du tronc et de la queue sont extrêmement étroits et la plupart des
grands espaces inter-annulaires, au lieu d'être blancs ou légèrement roussiltres,
sont d'un brun presque noir ; mais sur le dessus et les côtés du
corps seulement, car, en desous, ils conservent la teinte claire qu'ils ont
dans les variétés précédenles.
— Variété D. Ici, tous les anneaux noirs, dans leurs portions supérieure
et latérales, sont également rapprochés les uns des autres et, tellement,
que leurs intervalles-ne se trouvent plus être que de simples raies
transversales blanchâtres, dont plusieurs sont un peu tachetées de brun.
Néanmoins, le museau, les plaques pariétales et les tempes offrent, comme
toujours, une teinte blanche uniforme.
DIMENSIONS. La tête est des deux cinquièmes plus longue que large dans
son raiüeu au niveau des tempes et cet intervalle est double de celui du
museau à la hauteur des narines.
Le tronc est de 33 à 52 fois plus long que large, dans sa partie moyenne.
La queue atteint au moins la neuvième et au plus la septième partie de la
longueur du reste du corps.
Notre exemplaire le plus grand, mesuré du bout du museau à l'extrémité
de la queue, est de 0™,8IG. Sa tête est longue de 0",022, son tronc de
0>",692, la queue 0™,102.
PATRIE. La Guyane est la seule partie de l'Amérique méridionale où
l'on ait jusqu'ici recueilli cette espèce. Toutes les collections en renferment
des individus qui proviennent de Cayenne et de Surinam. L'un de ces derniers
nous est parvenu comme tel par M. Dufresne. C'est notre variété C.
Les autres nous ont été procurés par MM. Mélinon, Poiteau et Leprieur.
C'est le Cobras Coraès des Portugais Brésiliens ou le Serpent Corail;
mais sous ce nom on désigne plusieurs Serpents de différents genres.
Nous avons restitué à cette espèce le nom sous lequel Linna;us l'avait
décrite et figurée dans le Musée du Prince Adolphe. Lacépède avait employé
ce nom pour indiquer une espèce européenne le Coluber flavescens
qui n'est pas la même et que nous avons précédemment décrite (t. VII,