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les différentes espèces 'que nous croyons devoir rapporter an
genre Crotale, après avoir examiné avec soin la série des nombreux
individus que renferme laCollectionduMuséum de Paris.
Dans notre Prodrome nous n'avons admis que les trois espèces
dites durisse, millet et horrible. Toutefois, un nouvel examen
comparatif nous engage, en raison de la disposition des pièces
de l'écaillure de la tête et de l'aspect général du système de
coloration, à en admettre trois autres. L'une a été décrite
d'abord par Palissot de Beauvois, puis par Daudin, c'est le
rhombifère ou diamantin fadamanteusj : Une autre assez
semblable au Millet par la régularité des plaques du vertex,
mais qui en diffère d'une façon très-notable par le système
de coloration prendra place ici. C'est le Crotalus tergemimis
de Say et de Harlan. Enfin, nous avons trouvé parmi les
animaux rapportés de l'Amérique du Nord par M. Trécul une
espèce qui, par l'écaillure de la tête et par les couleurs se distingue
assez nettement des autres espèces des Etats de l'Union,
pour qu'elle puisse être rapportée à celle que M. Say a décrite
sous le nom de Crotalus conflu'entus.
\oici un tableau synoptique permettant de distinguer les
six espèces entre elles par des caractères faciles à saisir et
tirés de la disposition des pièces de l'écaillure de la tête, ainsi
que du système de coloration.
TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE CROTALE.
à écusson central et 8 plaques; ventre
à taches nombreuses. . 5. C. MILLÊT.
noir presque partout. ; 6. C. TRIPLRS-TACUES
sans écusson;,
museau à
trois rangs de plaques; l'ies raies noires en long. 3. C. HORRIBLE.
sur la tête et le coû „ „ . . ^ „
pas de raies 2. C. RnoMBiFÈRE.
. . , jen c deux rangées au pins; taches] hevron 1. C. DDRISSB.
flarges, en travers. . 4. C. ComaoENT.
CftOTALIENS. G. CßOTALE. 1 14 6 ' j
Ces six espèces auraient pu être groupées en deux genres,
si à l'exemple de M. Gray, nous avions nommé Crotalophores
les Serpents à sonnettes qui, comme les cinquième etsixième,
ont sur la tête de grandes plaques au nombre de huit autour
d'un écusson central et non pas un mélange de plaques et
d'écaillés, sans écusson central, ainsi que cela se remarque
dans les quatre premières espèces du genre, qui ressemblent
sous ce rapport au durisse considéré par M. Gray, comme
le type du vrai genre Crotale. Ce Zoologiste signale, en outre,
comme particularité propre aux Crotalophores le peu de développement
de l'instrument sonore de la queue.
Nous n'avons cependant pas adopté cette division parce
que à l'exception de l'écusson central, qui manque toujours
dans les quatre espèces que nous décrivons d'abord, il y a
des différences assez tranchées dans le nombre et l'arrangement
des plaques du bout du museau lesquelles précèdent les
écailles, pour qu'il soit diiEcile de prendre la disposition
variable de ces premières plaques formant tantôt une seule
rangée, tantôt deux ou même trois, comme caractère essentiellement
distinctif.
1 . CROTALE DURISSE. Crotalus durissus (1)
(ATLAS , pl. 8i bis, flg. 1 , la tête vue en dessus.)
CARACTÈRES. Vertex à écailles carénées sans écusson central ;
une seule paire de lames sur le devant du museau, plaques labiales
supérieures larges, formant une double rangée.
SYNONYMIE. 1731. Ratle-Snake, Catesby. Hist. nat. carol, vol.
I I , p. 61, pl. 41,42.
1753. Klapper schlänge. Kalm. Act. Stockholm, p. 310 et
1773 p. S2.
(1) On trouve dans Gesner le nom de Durissos comme synonyme de
Dryinus. llicimis sive durissos {pro Dryinos) Avicenna 4G3-42 et Albertus
A Constantino glandosa dicitur. Ce qui signifierait qui se lient sur
les arbres, les chênes.