
 
        
         
		1 4 6 4  OPHIDIENS  S0LÉN0GLYPHE3.  
 les  différentes  espèces 'que  nous  croyons  devoir  rapporter  an  
 genre Crotale,  après avoir  examiné  avec  soin  la  série des  nombreux  
 individus que renferme laCollectionduMuséum  de Paris.  
 Dans notre Prodrome nous n'avons admis que les trois espèces  
 dites  durisse,  millet  et  horrible.  Toutefois,  un  nouvel  examen  
 comparatif  nous  engage,  en  raison  de la  disposition  des  pièces  
 de  l'écaillure  de  la  tête  et  de  l'aspect  général  du  système  de  
 coloration,  à  en  admettre  trois  autres.  L'une  a  été  décrite  
 d'abord  par  Palissot  de  Beauvois,  puis  par  Daudin,  c'est  le  
 rhombifère  ou  diamantin  fadamanteusj  :  Une  autre  assez  
 semblable  au  Millet  par  la  régularité  des  plaques  du  vertex,  
 mais  qui  en  diffère d'une  façon  très-notable  par  le  système  
 de  coloration  prendra  place  ici.  C'est  le  Crotalus  tergemimis  
 de  Say  et  de  Harlan.  Enfin,  nous  avons  trouvé  parmi  les  
 animaux  rapportés  de l'Amérique  du  Nord  par  M.  Trécul  une  
 espèce  qui,  par  l'écaillure  de la  tête  et par  les  couleurs  se  distingue  
 assez nettement  des autres espèces des Etats  de  l'Union,  
 pour  qu'elle  puisse  être  rapportée  à  celle  que M.  Say  a  décrite  
 sous  le  nom  de  Crotalus  conflu'entus.  
 \oici  un  tableau  synoptique  permettant  de  distinguer  les  
 six  espèces  entre  elles  par  des  caractères  faciles  à  saisir  et  
 tirés  de  la  disposition  des pièces  de l'écaillure  de  la  tête,  ainsi  
 que  du  système  de  coloration.  
 TABLEAU  SYNOPTIQUE  DES  ESPÈCES  DU  GENRE  CROTALE.  
 à  écusson  central  et  8  plaques;  ventre  
 à  taches  nombreuses.  .  5.  C.  MILLÊT.  
 noir  presque  partout.  ;  6.  C.  TRIPLRS-TACUES  
 sans  écusson;,  
 museau  à  
 trois rangs  de  plaques;  l'ies  raies  noires  en  long.  3.  C.  HORRIBLE.  
 sur  la  tête  et  le  coû  „ „  .  .  ^  „  
 pas  de  raies  2.  C.  RnoMBiFÈRE.  
 .  .  ,  jen  c deux  rangées  au  pins;  taches]  hevron  1.  C.  DDRISSB.  
 flarges,  en  travers.  .  4.  C.  ComaoENT.  
 CftOTALIENS.  G.  CßOTALE.  1  14 6 ' j  
 Ces  six  espèces  auraient  pu  être  groupées  en  deux  genres,  
 si  à  l'exemple  de M.  Gray,  nous  avions  nommé  Crotalophores  
 les  Serpents  à  sonnettes  qui,  comme  les  cinquième  etsixième,  
 ont  sur  la  tête  de  grandes  plaques  au  nombre  de  huit  autour  
 d'un  écusson  central  et  non  pas  un  mélange  de  plaques  et  
 d'écaillés,  sans  écusson  central,  ainsi  que  cela  se  remarque  
 dans  les quatre  premières  espèces  du  genre,  qui  ressemblent  
 sous  ce  rapport  au  durisse  considéré  par  M.  Gray,  comme  
 le type  du vrai  genre  Crotale.  Ce Zoologiste  signale,  en  outre,  
 comme particularité  propre  aux  Crotalophores  le  peu  de  développement  
 de  l'instrument  sonore  de  la  queue.  
 Nous  n'avons  cependant  pas  adopté  cette  division  parce  
 que  à  l'exception  de  l'écusson  central,  qui  manque  toujours  
 dans  les  quatre  espèces  que  nous  décrivons  d'abord,  il  y  a  
 des  différences  assez  tranchées  dans  le  nombre  et  l'arrangement  
 des  plaques  du bout  du  museau  lesquelles  précèdent  les  
 écailles,  pour  qu'il  soit  diiEcile  de  prendre  la  disposition  
 variable  de  ces  premières  plaques  formant  tantôt  une  seule  
 rangée,  tantôt  deux  ou  même  trois,  comme  caractère  essentiellement  
 distinctif.  
 1 .  CROTALE  DURISSE.  Crotalus  durissus  (1)  
 (ATLAS  ,  pl.  8i  bis,  flg.  1 ,  la  tête  vue  en  dessus.)  
 CARACTÈRES.  Vertex  à  écailles  carénées  sans  écusson  central  ;  
 une  seule  paire  de lames  sur  le  devant  du  museau,  plaques  labiales  
 supérieures  larges,  formant  une  double  rangée.  
 SYNONYMIE.  1731.  Ratle-Snake,  Catesby. Hist.  nat.  carol,  vol.  
 I I ,  p.  61,  pl.  41,42.  
 1753.  Klapper  schlänge.  Kalm.  Act.  Stockholm,  p.  310  et  
 1773  p.  S2.  
 (1)  On  trouve  dans  Gesner  le  nom  de  Durissos  comme  synonyme  de  
 Dryinus.  llicimis  sive  durissos  {pro  Dryinos)  Avicenna  4G3-42  et  Albertus  
 A  Constantino  glandosa  dicitur.  Ce  qui  signifierait  qui  se  lient  sur  
 les  arbres,  les  chênes.