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Ì 4 f i 4 OPalDIENS SOi.ENQSLÏPllES.
petits étuis eornés, articulés, retenus les uns par les autres,
que l'animal vivant peut faire mouvoir avec une grande vitesse,
pour produire par ce trémoussement un bruit que l'on
a comparé à celui que feraient plusieurs grelots peu sonores,
rapidement agités. C'est ce qui a fait désigner ces Ophidiens,
par la plupart des naturalistes, sous le nom de Serpents à
sonnettes.
Cette conformation singulière paraît avoir aussi déterminé
les dénominations diverses, successivement proposées, pour
désigner les genres dans lesquels on a rangé les espèces qui
présentaient entre elles quelques légères modifications mais
qui ne nous ont pas paru suffisantes, ainsi qu'à M. Schlegel,
pour les séparer et nous n'en avons adopté qu'une seule.
Yoici quels étaient ces noms de genres : Crotalophorus [i],
Crotalus (2), Caiidisona (3)^ Uropsophiis (4), Urocrotaïon (5).
Ce genre de Serpents, dont les espèces paraissent habiter
seulement les deux Amériques, réunit les Solénoglyphes dont
les piqûres sont excessivement dangereuses. Ces Reptiles atteignent
des dimensions assez fortes et présentent une grande
solidité dans leur structure , surtout pour les os de leur
échine.
Les crochets venimeux, très-longs, dont sont armés leurs
os mandibulaires ou sus-maxillaires, qui eux-mêmes sont fort
(1) Séba. Thes. t. i l . Gronovius museum, t. II, p. 70. KfrnraXov Crepitaçulum,
un grelot ¡paf aj qui porte. Gray. ann. phil. p. 205.
(2) Linné.-1825. Âmoenit. acad. system, nat. de KforaXov. Wagler
Daudin, Neuwied, Schlegel.
(3) Laurentl, p. 93, n.<'20.î., Vipcra cmidisona. Ray Synops. anim.
p. 291, et dçGatesby, en 17/t3, Fitzinger, Wagler.
(4) Wagler. Naturliscb, Syst. p. 176 , g. 39, deoypa queue eti}'«i>£«
j e sonne» ^¿ipos frémissement, strepitus.
(5() FU«!«ger. System. Kcptiliûm !S46, p, 29,
CttOTALlENS, G. tmtkiMi Ub M
courts et très-compactes, se trouvent, en effet, considérablement
développés, en même temps que le canal qui les
perfore dans toute leur longueur, offre un assezparge diamètre.
On a reconnu aussi que le réservoir qui contient l'humeur
vénéneuse est plus ample, afin de recevoir et de retenir une
quantité plus considérable du poison que sécrètent deux
organes spéciaux, longues glandes celluleuses logées de l'un
et de l'autre côté dans une cavité qui occupe toute l'étendue
de la lèvre supérieure. 11 y a là, en effet, un espace
resté libre par l'absence du prolongement postérieur de l'os
sus-maxillaire, puisque ce prolongement manque complètement,
comme nous l'avons dit, chez tous les Solénoglyphes,
qui n'ont, en quelque sorte qu'un tubercule osseux portant
les crochets cannelés..
Leur tête plate, très-volumineuse, surtout en arriéré, oii
elle est fort large , se termine en avant par un museau tronqué,
car les os de la face proprement dite, sont très-courts.
Cette partie solide du museau est formée par une pièce rostrale
médiane, triangulaire, dont la base élargie se recourbe
au dessous des narines. Yiennent ensuite les os frontarux antérieurs
réunis sur le milieu et qui forment ainsi deux moitiés
de la figure que l'on donne aux coeurs de cartes à jouer.
Toute la région comprise ensuite en dedans des os mandibulaires,
représentée par les masses osseuses, qui portent les
crochets sillonnés, reste cachée sous une membrane lâche qui
recouvre ces armes lorsque la bouche est fermée. Cette sorte
de gencive se renverse et met à nu les crochets, quand le museau
est entraîné par les os de la mâchoire supérieure, ceux-ci
sont alors poussés en avant par les ptérygoïdieus externes au
moment où le Serpent se jette sur sa proie, dans les chairs de
laquelle doivent nécessairement pénétrer les crochets venimeux
pour y déposer ou inoculer le poison auquel ces armes
donnent issue, quoiqu'il ne s'y introduisent que par une
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