1 2 8 8 OPHIDIENS PEOTÉltOGLYPHES.
ceux du bignou breton. Le Serpent se remue peu à peu, s'alj
longe, puis se dresse. Il est comme assis sur sa queue i
est repliée en spirale. Il ne quitte pas la corbeille. Il comj
mence tpar se niontrer inquiet ; il cherche à reconnaître 1
milieu où il est placé, il devient agité, il déploie et tends(
ailerons, s'irrite, soufle fortement plutôt qu'il ne siffle, dardel
souvent et vîtement sa langue effilée et fourchue ; il s'é-|
lance violemment plusieurs fois comme pour atteindre
jongleur ; il tressaille fréquemment ou plutôt fait de brus-l
ques soubresauts. Tantôt il agite ses ailerons, tantôt il les|
raidit. Le jongleur a les yeux toujours fixés sur le Capel etl
regarde avec une fixité singulière. Au bout de quelqoesj
temps, 10 à 12 minutes environ, le Capel devient moins anij
mé, il se calme, puis se balance comme s'il était sensible i l
la cadence lente et monotone du musicien ; il darde saoel
cesse sa langue avec une vivacité extrême ; peu à peu il estl
amené à un certain état de somnolence. Ses yeux, qui d'abordj
guettaient le jongleur comme pour le surprendre, sont
quelque sorte immobilisés et fascinés par le regard de celui-ci. j
L'hindou profite de ce moment de stupéfaction du Serpentl
pour s'approcher lentement de lui sans cesser de jouer, el|
sur la tête du Capel pose une première fois le nez et
seconde fois la langue. Bien que cela ne dure qu'un instant,!
le Capel, à cet instant, se réveille en sursaut et le jongleiitl
a à peine le temps de se rejetter en arrière pour n'être piis|
atteint par le Serpent, qui s'élance sur lui avec fureur, »
« Comme le jongleur finissait, en essayant d'apaiser 1
Capel un des officiers de la corvette arrive. Il désire voitl
l'hindou poser les lèvres sur la tête écailleuse de l'animal;!
le pauvre diable recammence à jouer sou air monotone et à |
regarder le Capel avec son étrange fixité. Ses efforts soiitj
vains. Le Serpent est dans un état d'irritation extrême, et j
rien n'agit sur lui. Il veut s'échapper de la corbeille ; il i
en baisser le couvercle. »
CONOCERQUES. G. NAJA. 1289
c( Nous doutons que le Capel ait encore ses crochets et
Lue pour cet hindou, il y ait danger réel à l'approcher. Nous
promettons à notre homme une piastre d'Espagne s'il fait
Lrdre deux poules par le Serpent. On prend une poule
poire qui se débat très-vivement et on la présente au Capel.
Pelui-ci se dresse à demi, regarde la poule un instant, la
uord et la lâche. La poule est laissée libre ; elle s'échappe
karrée. Six minutes après (montre en main), elle vomit,
laidit les pattes et meurt. Une seconde poule est mise en face
jlu Serpent ; il la mordille deux fois ; elle meurt en huit
biinutes. »
« Notre jongleur termine en faisant difl'érent tours : esca-
Botage de roupies, de boules, de fleurs, etc. Il avale un
L'OS biscaïen, et joue de la clarinette pendant 7 à 8 minutes,
[uis il rejette le biscaïen. Il fait entrer de l'eau par une
[larine et la fait sortir par l'autre. » (Manuscrit communiqué.)
Nous avons donné beaucoup de détails sur les prétendus
Intidotes du venin des Serpents dans le t. T I . de cette Erpé-
»logie à l'article des dents venimeuses (pages 146 à 155).
¡four ne pas nous répéter, nous engageons le lecteur à vouloir
lien en prendre connaissance, il y trouvera une analyse sucliacte
de tout ce qui a été écrit sur ce sujet et spécialement
lia page 151 sur la fameuse pierre supposée tirée de la tête
^w Naja des I n d e s Cobra de Capello.
Il nous reste maintenant à exposer les caractères essenl
e l s du genre et des espèces qui appartiendraient véritablep
e n t à ces Najas, mais nous sommes retenus par de grandes
(¡icultés que nous allons exposer franchement.
Nous avions d'abord été portés à croire que les Élaps et
h Najas étaient les seuls Serpents de la famille des Conojerques,
dont la tête fut revêtue de grandes plaques
vec un écusson central, et dont les os sus-maxillaires
jusseDt privés de petits crochets simples. Cependant, après
les observations et des recherches anatomiques minutieuses,
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