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7 8 6 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES
D ' a u t r e part, WAGLER, après ces naturalistes, avait souvent
indiqué ces crochets dans la caractéristique de certains
genres (1). M. SCHLEGEL coniiaissait aussi ce fait, lorsqu'il
publia, en 1828 (2), son savant mémoire sur les glandes salivaires
des Serpents et sur leurs dents sillonnées, car il les a
décrites et représentées. _
G CUVIER, en 1829, avait aussi indiqué cette particularité
dans une note qu'on peut lire à la page 75 du second volume
du Règne animal qu'il nous paraît important de transcrire
ici. c( L'opinion commune est qu'aucun des Serpents sans
crochets percés en avant des mâchoires n'est venimeux ;
» mais fai quelques raisonsd'en douter. Tous ont une glande
» maxillaire, souvent fort grosse, et leurs arrière-molaires
» montrent souvent un sillon qui pourrait bien conduire
)) quelque liqueur. Ce qui est certain, c'est que plusieurs pas-
« sent pour venimeux dans les pays qu'ils habitent ; ce que
les expérimentations deDelalande et de Leschenault sem-
» blent confirmer. Il serait à désirer qu'on les répétât.
M \nt. UESSANDRINI, dans son mémoire, publié en 1852,
dans le Polvgraphe de Yérone, sur les glandes salivaires des
Serpents, n'avait pas manqué de parler des organes glandulaires
destinés à sécréter le venin qui s'écoul» par les cannelures
des crochets de plusieurs espèces.
Cependant M. DDVERKOY a porté beaucoup plus loin ses recherches,
non seulement sur ces dents venimeuses, mais surtout
sur les glandes qui sécrètent l'humeur délétère ou anesihétique
à laquelle ces crochets procurent ou fournissent un
moven d'écoulement facile. Ils sont, en effet, construits de
manière à devenir ainsi des sortes d'aiguilles coniques, tres-
(1) Voir dans son système des Amphibi e s les genres OUgodon, Hélicop»,
Hétérodon, Rhinostoma.
(2) üntersudi der speicliel drüsen beiden schlangen mit Gefurclilcn
Zahnen. Nova acta Acad. Leopold. XIV pl. 16. flg. 8,
M GÉÎSÉRAL.
propres à servir à l'inoculation d'un venin, et même ils pour-
L ent devenir des modèles et être employés, après certaines
précautions préalables, pour opérer avec un grand succès la
comme nous l'avons dit, que notre confrère
e t a m i a fait connaître e t figurer cet appareil sur des especes
nouvelles, appartenant à quatre ou cinq genres différents et en
énonçant formellement qu'il lui semblait que ces serpents dev
a i e n t constituer une famille distincte, caractérisée par la
présence et la position de ces organes. Il a décrit ces crochets
L r b e s , acérés, sillonnés en avant sur leur convexite, constamment
placés en arrière de la série des dents simples plus
ou moins nombreuses, distribuées sur une seule rangee, simple
en longueur, au moins en dedans; mais dont les proportions
' varient entre elles. , ° •
C'est surtout sur les développements delà glande venimeuse
que M Duvernoy a insisté, en prouvant que sa structure, son
volume et même son apparence, étaient tout-à-fait différentes
de celles des glandes salivaires ordinaires, qui sont réduites
ici à l'état, pour ainsi dire, rudimentaire. L'organe sécréteur
du venin est mou, de couleur jaunâtre, opaque, d'un tissu
comme spongieux et non partagé en lobules solides, contrairement
à ce qu'on retrouve dans la structure des glandes salivaires.
Cependant cet organe glanduleux spécial, recouvert
, par le muscle temporal et souvent très développé dans son vo-
' lume, n'est pas revêtu d'une sorte de membrane ou décapsulé
fibreuse, aponévrotique , argentée et brillante comme celle
qu'on observe dans les Serpents Thanatophides ou Solénoglyphes.
En 1848, dans la Revue zoologique de la Société Cuvierienne,
le même savant à indiqué la distribution qu'il a
suivie dans ses leçons au Collège de France sur la classification
des Serpents et nous allons en présenter ici l'analyse.
D'après Cuvier, il fait une sous-classe des Reptiles qui,