XI.® GENRE. BOTHROPS. — BOTHROPS (1).
Wagler.
Craspedocephalm. Kühl, Fitzinger, Gray.
CARACTÈRES. Des fossettes lacrymales, comme chez tous les
Crotaliens; mais point de plaques sur la région supérieure de
la tête, ni écusson central ; constamment des plaques lisses, convexes
recouvrant les orbites; les écailles du dessous de la gorge
larges et lisses.
Ce genre a été séparé de celui des Trigonocéphales, essentiellement
parce que le dessus de la tête est recouvert de petites
écailles, sans aucune autre grande plaque que celles
qui sont placées au-dessus des orbites qu'elles semblent protéger;
et c'est en cela surtout que ces espèces se distinguent
de celles qu'on a rangées dans les genres Tropidolaime et
Atropos, dont la tête est entièrement revêtue de petites
écailles.
La particularité qui distingue aussi ce genre de celui des
Tropidolaimes, est tirée de la disposition des lames écailleuses
qui garnissent le dessous de la gorge dont la surface est lisse;
tandis que ces mêmes plaques gulaires sont carénées, comme
le nom générique l'indique pour les premiers.
Ces caractères sont opposés à ceux qui ont servi à les faire
distinguer de tous les Yipériens, qui n'ont pas au devant des
yeux ces enfoncements nommés fossettes lacrymales, puisque
les Crotaliens en offrent constamment. Ainsi que nous l'avons
(1) Ce nom composé de deux mots grecs^oS^oi fossula,m creux
auprès de l'oeil ; ocuUpars exulcerata /3orp(ov ; et de »ij. visage. Comme
ce caractère conviendrait à ;tous les Crotaliens, parce qu'ils ont tous des
fossettes dites lacrymales, ce nom devient par conséquent trop général.
CROTAiîENS. G. BOTHROPS. 1B 0 3
VU, ces derniers se partagent en plusieurs genres qui ont tous
des plaques lisses sur le sommet de la tête, comme les Crotales
, les Lachésis, les Trigonocéphales et les Léiolépides.
Ainsi, voilà une coupe artificielle, ou systématique, établie
par Wagler, qui n'a de véritable note distinctive que celle
fournie par la présence des plaques lisses, courbées, qui revêtent
le bord supérieur des orbites et des lames ou des écailles
sous-maxillaires qui sont lisses et non carénées.
D'après ce qu'on sait des moeurs de ces Serpents, elles sont
absolument les mêmes que celles des autres espèces appartenant
à la grande famille des Solénoglyphes.
Cinq ou six espèces seulement sont rapprochées par les caractères
indiqués, et voici comment on peut les distinguer les
unes des autres. Ce sont celles qu'on a nommées: Fer de lance.
Atroce, Jararaca, Yert-et-noir, Deux raies etYert. Il est difficile
de caractériser évidemment les trois premières espèces
qui varient considérablement par les couleurs et qui se ressemblent
par la conformation générale.
On verra, d'après le tableau synoptique des espèces, que
le genre Bothrops en comprend un plus grand nombre que
dans notre Prodrome où nous en avions énuméré six seulement
, tandis que maintenant nous en admettons huit.
L'une de ces espèces (le Bothrops alterné) avait été primitivement
rangée, comme nous l'avons dit, parmi les Échidnées,
mais l'examen ultérietir d'autres individus a permis
de constater la présence, d'abord méconnue, des fossettes
lacrymales. Par tous ses caractères, ce Serpent est un vrai
Bothrops.
L'autre, dit de Castelnau, n'est pas un Atropos et sa vraie
place est dans le genre dont nous écrivons maintenant l'histoire.
Voici le tableau analytique des huit espèces du genre
Bothrops.