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QUÀTRTIME SECTION OU SOUS-ORDBE DES OPHIDIENS !
LES SERPENTS PROTÉROGLYPHES,
DITS APISTOPHIDES.
CARACTÈRES ESSENTIELS. Serpents dont les crochets mîèrieurs
sont cannelés et non perforés dans leur hase.
Lorsque nous avons publié le sixième volume de cette Er-
'pétologie, mon collaborateur Bibron et moi, nous n'avions pu
malheureusement trouver un nom simple pour caractériser li
groupe des Serpents que nous allons faire connaître ici sous
une dénomination nouvelle. Nous croyons meilleure celle que
nous proposons maintenant, parce qu'elle indique bien la
particularité qui distingue ces Reptiles, en exprimant le caractère,
ou la note, pour ainsi dire, inscrite sur les crochets
placés visiblement au-devant de la série des dents, qui garnissent
le bord libre de la mâchoire supérieure. On distingue,
sur ces crochets antérieurs, souvent plus longs que les autres,
un sillon, une cannelure que ne présentent pas les autres
dents placées à la suite et en plus grand nombre. Comme ce
sont les seuls Serpents qui offrent ce caractère, nous avons
cru devoir les désigner sous le nom de Protéroghjphes. (1)
Ces Serpents ont de très-grands rapports avec les Couleuvres,
par la conformation et l'apparence de la partie supérieure
de la tête qui est presque toujours recouverte de grandes
plaques polygones, avec un écusson central, ainsi que
(!)Desmots grecs nporefov en avant et de TAt/ip;» entaillurc, rainure,
Ëv GÉwéaAt. 1179
par la structure des mâchoires. Ils n'en diffèrent que par la
présence du sillon qui se voit le long des dents antérieures;
• niais dont la base cylindrique n'est pas perforée dans sa longueur.
C'est à cause de cette ressemblance apparente avec les
Couleuvres ou les Aghjphodontes que nous les avions d'abord
nommés Fallaciformes, ou de forme trompeuse, quoiqu'ils
soient réellement venimeux et qu'ils soient, par conséquent,
des Serpents dont il faut se défier comme suspects, autre idée
que nous avions cherché à exprimer également par le nom
à'Apistophides que nous n'emploierons plus dorénavant.
Le caractère essentiel des Protéroglyplies consiste donc dans
la rainure pratiquée sur le devant des crochets antérieurs.
C'est cette cannelure des dents que nous avons voulu indiquer
par la désinence des noms donnés d'une manière générale
aux trois derniers sous-ordres, par la terminaison en
(jlyphes, qui signifie rainure. Les deux premiers sous-ordres,
dont tous les crochets sont lisses, sont, au contraire, désignés
¡par la terminaison en odontes. Tantôt ces dents sans sillons
ne sont implantées que sur l'une des deux mâchoires, et le
mot Opotérodontes rappelle cette particularité; tantôt ces
dents sont fixées sur la mâchoire supérieure, comme sur Fin-"
férieure : ce sont les Aglypliodontes.
Nous mettons beaucoup d'importance à signaler tout d'abord,
par le nom même qui sert à désigner les Serpents ve-=
nimeux, l'existence de ce sillon qui est une rigole creusée
dans le but de transmettre et de laisser écouler une hu^
meur venimeuse, plus ou moins délétère, sous la peau des
animaux, quand elle y est versée, par ce procédé d'insertion
ou d'inoculation que produit la piqûre.
Ce poison, ou humeur vénéneuse, est sécrété par des glan»
des spéciales, dont les canaux sécréteurs aboutissent dans la
gouttière que représente ce sillon, vers la pointe acérée du
crochet, qui est une véritable aiguille destinée à la transmis^
sion du poison dans l'épaisseur des chairs,
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