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^ 3 6 6 OPHIDIEJVs SOLÉNOGLYPHES.
linéaire ou Verticale; ce qui annonce que ces reptiles sont nocturnes,
pour la plupart, ou qu'ils peuvent voir pendant la
nuit ou dans l'obscurité.
Leur bouche s'ouvre largement, mais quand elle est close la
fente longitudinale en est à peine distincte, parce que le bord
de la lèvre supérieure qui la circonscrit est un peu gonflé
dans tout son pourtour par la présence des longs crochets et
qu'en s'appliquant le long de la lèvre supérieure, ils la relèvent
ou la soutiennent, comme le ferait la gorge de la boite
d'une tabatière pour en recevoir le couvercle.
Le corps, ainsi que nous l'avons déjà dit, est en général
assez court, comparativement à ce qu'on peut observer dans
beaucoup d'autres Serpents. Quoique cylindrique, le tronc
est un peu plus plat sous le ventre et plus gros vers sa partie
moyenne; puis tout à coup il semble diminuer vers les quatre
cinquièmes de sa longueur, à l'origine de la queue, qui est
courte et brusquement conique, ayant son extrémité libre
généralement pointue ou très-amincie, excepté dans quelques
genres, comme dans celui des Crotales.
La plupart ont les écailles du dos carénées et le bord de ces
lames semble être tout à fait détaché dans la partie postérieure,
qui est en recouvrement. Cependant, on reconnaît dans les
dépouilles de l'épiderme, qui se détachent en un seul étui à
chaque mue, que l'ensemble forme une enveloppe non interrompue
où les empreintes sont marquées en creux sur la surface
interne de cette surpeau que l'animal abandonne et qui
se retourne comme un gant au moment où il s'en débarrasse.
Sur chaque enfoncement, correspondant à une
écaille, il («t facile de remarquer le sillon produit par la
saillie extérieure de la carène (1).
(1) M. John Leconle, M. D. professeur de Philosophie naturelle et de
Chimie à l'Université de Géorgie a récemment publié (Souihern medical
and surgical journal, vol. IX, n° H, Novembre 1853) un article inté-
EN GÉNÉRAI.. 13 6 7
Douze genres ont été rapportés à cette grande division de
l'ordre des Serpents. Laissant de côté, quant à présent, l'énoncé
complet des caractères qui les distinguent et dont nous
exposerons successivement les détails, lorsque nous en ferons
l'histoire particulière, nous allons indiquer la méthode qui
nous a servi pour les classer systématiquement.
Yoici, en effet, comment on peut les distinguer, en analysant
les particularités qui sont les plus apparentes et en comparant
ou en rapprochant les groupes naturels auxquels ils
semblent devoir être réunis.
Il y a d'abord deux grandes divisions, établies depuis longtemps
par les auteurs, d'après l'absence ou la présence des
deux enfoncements ou cavités borgnes qui simulent des narines,
quoiqu'elles ne soient pas percées dans leur fond. On
les désigne sous le nom de fossettes nasales inférieures ou
lacrymales, afin de les distinguer des véritables narines qui
sont perforées d'outre en outre, pour communiquer avec la
bouche. On ignore, il est vrai, la fonction à laquelle sont destinées
ces sortes d'impasses qui, à tort, ont été comparées aux
larmiers des animaux ruminants. Nous aurons par la suite
occasion d'en faire connaître la structure.
Les auteurs ont donc rapproché un certain nombre de Serpents,
par cette particularité.
Les autres espèces ont les narines simples; nous les appellerons
les Y i p é r i e n s , du nom du genre principal et par le môme
motif, les Solénoglyphes qui ont les narines doubles en apparence,
seront pour nous les C r o t a l i e n s , quoique C3tte dénomination
puisse, à tort, porter à croire que ces espèces font du
bruit avec leur queue ; elle indique seulement leurs rapports
avec les crotales établis d'après la présence des fausses naressant
dans lequel il a résumé tout ce qu'on sait de plus important sur les
Serpents veuinieux. A ces faits relatifs à l'anatomie, à la physiolosie et aux
moeurs, il a jiîiat ses propres observations.
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