1192 OPUIDIEKS PllOTÉUOGLYl'UfiS.
Il regarde, dit-il, ce genre comme nouveau , devant servir
de passage ou d'intermédiaire aux Couleuvres et aux Orvets
avec lesquels il a de très grands rapports apparents.
Yoici en quels termes il en expose les caractères génériques.
« Tète petite n'excédant presque pas et même point du
» tout la grosseur ni la largeur du tronc ; bouche petite et
» étroite, à cause de l'os carré, ou intra-articulaire, qui est
» court et semble être unique, comme dans les Orvets et les
» Lézards et non double, comme dans les Couleuvres. (L'au-
» teur voulant désigner ici comme un second os carré, le
» mastoïdien qui est fixé sur le crâne et non mobile). Ea
» outre, dans la plupart, les yeux sont très petits ; les écailles
» polies, luisantes, serrées. De là, toute leur surface est lisse
» au toucher, les plaques du ventre et de la queue sont sem-
» blables à celle des Couleuvres. Il est facile de percevoir et
» de reconnaître l'existence d'un seul os intra-articulaire, en
» plaçant le pouce et l'index derrière la tête, vers la termi-
» naison de la bouche ; si l'on pousse alors la mâchoire infé-
» rieure, on la [fait abaisser et s'écarter dans les branches;
» mais si l'on cherche à produire le même effet sur une Cou-
» leuvre, on voit alors que par l'action des deux os intra-ar-
» ticulaires tous deux mobiles, la position change ; toute la
» peau se prête à cet élargissement et l'ouverture de la bouche
» devient deux fois plus ample. Dans les Élaps, au contraire,
» cette bouche augmente à peine en largeur par le haut. »
Tels sont, en effet, les motifs principaux qui ont engagé les
Naturalistes à adopter ce genre, comme très propre à rapprocher
entre elles des espèces de Serpents à crochets venimeux
courts, cannelés mais non perforés, d'outre en outre, dans
toute la longueur de leur base fixée uniquement sur un os
sus-maxillaire peu développé, quôique prolongé faiblement
en dehors et en arrière sous la lèvre supérieure et ne supportant
point de petits crochets. C'est en cela que ces espèces
diffèrent de celles du genre Pseudélaps de M. Fitzinger.
CONOCERQUES. G. ÉLAPS. 1193
Un grand nombre d'autres particularités se joignent aux
J précédentes. Ainsi, le corps est grêle, cylindrique, à peu près
I de même diamètre, depuis la tête jusqu'à l'origine de la queue;
il a un mètre au plus de longueur, le plus souvent moitié
moins et 0",015 de largeur environ. La tête est petite, un peu
conique ; la fente de la bouche est étroite, presque rectiligne.
Les yeux sont petits, les narines latérales, enfoncées et rapprochées.
Le bouclier céphalique légèrement convexe, ou non
déprimé, est formé de huit plaques qui varient, ainsi que la
neuvième ou l'écusson central, pour les pans ou pour la configuration
, suivant les espèces. Il y a un sillon gulaire, garni
d'écaillés plates, allongées.
Toutes ces notes caractéristiques ne suffiraient point encore
si l'on n'ajoutait pour distinguer ces Élaps d'avec les Boiiyares,
que dans ceux-ci les écailles du dos ne sont pas semblables
à celles qui les avoisinent. Ensuite, pour ne pas les
confondre avec les Najas, ou réciproquement, comme l'ont fait
quelques auteurs, il faut rappeler que dans ces derniers Serpents,
qui en sont très voisins, la peau du cou peut être soutenue
et élargie par les premières côtes, qui sont libres et plus
droites, afin de faciliter la dilatation des téguments de cette
région; aussi ces Najas peuvent-ils dans certains cas, comme
faire rentrer la tête sous la peau du cou et la cacher entièrement.
Nous ajouterons, comme caractères accessoires et anatomiques
qui, pour la plupart, ont été déjà énoncés par M. Schlegel,
plusieurs particularités que nous avons pu vérifier d'après
des préparations faites sur cinq espèces différentes de ce genre.
D'abord le crâne, par sa forme, est semblabla à celui des
Couleuvres. La tête osseuse vue en dessus présente, au delà
des orbites, toujours incomplètes, une boîte allongée, arrondie,
plane en-dessus et un peu élargie dans YÈlaps dit de Müller,
avec une ligne médiane saillante et fourchue au dessus des
orbites dans VEl. corail et tout-à-fait cylindrique dans les
Élaps dits galoné, Hygie et poncfvé.
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