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1048 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES.
en arrière, plus grosse que le cou, dont elle se distingue dans
le groupe á'OxycépJialiens , désignés sous ce nom , parce
que le museau offre le caractère remarquable d'être prolongé
et pointu. L'autre groupe , qui est pour nous celui des
Siénocéphaliens, réunit celui des genres à peu près semblables
entre eux par le peu de largeur de la tête confondue
avec le tronc, mais chez lesquels le museau ne se prolonge
pas en pointe.
Au contraire, dans les Dipsadiens, la tête est plus ou moins
élargie en arrière et distincte du cou, qui la supporte.
Dans les deux autres familles qu'il nous reste à comparer et
dont les crochets sus-maxillaires sont encore à peu près
égaux entre eux pour la longueur, à l'exception des derniers,
la tête est beaucoup plus large que chez les Sténocéphaliens,
parce que les branches de la mâchoire inférieure sont plus
écartées en arrière et plus prolongées. Il résulte de cette
structure que la bouche est devenue, ou rendue, par cela
même, plus dilatable.
Parmi ceux-ci, les uns constituent pour nous une famille
que nous avons nommée les Platyrhiniens, parce que le bout
antérieur de la tête où le museau se trouve comme tronqué
par le travers et le front aplati. Les autres se rapportent
à la dernière famille des Opisthoglyphes , avec laquelle
il nous reste à comparer les Dipsadiens. Ceux-ci ont le bout
du museau arrondi et étroit, tandis qu'il est large dans les espèces
réunies sous le nom de Sc?/ííi¿í>bs, ainsi désignés parce
qu'ils correspondent à l'une des plus anciennes dénominations
attribuées à certains Serpents qui se trouvent rapprochés
dans ce dernier groupe. Cette circonstance est , au reste, la
même que celle qui nous a également suggéré le désir de
conserver le nom de Dipsadiens.
C'est moins, il faut l'avouer, à cause de l'étymologie du
nom de Dipsas, que par l'analogie apparente que nous ont
offertes les espèces indiquées depuis très longtemps sous cetlc
DIPSADIENS EN GÉNÉRAI.. 1049
désignation, que nous avons ainsi appelé cette famille. En
effet, ce nom est vague; son origine est même incertaine aujourd'hui
dans la science. Primitivement, à ce qu'il paraît, ce
terme de Dipsas avait été assigné à un Serpent venimeux,
dont la piqûre produisait, dit-on, chez les individus qu'il
blessait, une soif des plus ardentes. Cette circonstance, sur la
quelle nous n'avons d'autres notions que celles qui nous ont
été transmises parles poëtes de l'antiquité est consignée dans
des peintures descriptives et sentimentales où l'imagination a
trouvé l'occasion de développer pompeusement sa pensée, et
d'étaler ses admirables richesses. (1)
Ainsi, en résumé, les Dipsadiens diffèrent des cinq autres
familles par les caractère suivants. D'abord, à&sAnisodontiens,
dont les dents ou les crochets sus-maxillaires sont inégaux
entre eux, soit pour leur;distance ouleuréloignement réciproques
et relatifs; soit, surtout, par leur force et leur longueur.
Chez les Serpents des. autres familles, ces dents sus-maxillaires,
simples, lisses, ou non cannelées, sont semblables enentre
elles; mais chez les uns, les branches de la mâchoire inférieure
sont très longues et prolongées, surtout en arrière, et
semblent dilater beaucoup l'occiput, qui se trouve alors comme
creusé ou échancré, pous recevoir l'échiné, dans une sorte de
rétrécissement. C'est le cas du groupe des Oxycéphaliens,
dont le museau est prolongé en pointe. Le devant de la tête,
au contraire est arrondi et comme rétréci, dans \QS Sténocéphaliens,
remarquables d'ailleurs, par leur tête étroite et confondue
avec le tronc.
Chez les espèces des trois autres familles la tête est beaucoup
plus large que chez les Sténocéphaliens. Ces trois groupes
se ressemblent beaucoup. Il est cependant commode, pour l'étude,
de reconnaître qu'ils diffèrent entre eux-par l'extrémité
(1) Voyez dans le V P volume de ceUe Erpétologie (pag. lU) , quelques
uns des vers de la Pharsale de Lucain que nous y avons transcvits.
: ii.