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OPHIDIENS PnOTEIlOGLYI'UES.
Ces côtes sont droites; elles ont pris beaucoup d'extension |
en longueur, aussi les muscles fjui s'y attachent et dont Fin,
sertion est éloignée de l'extrémité articulaire, déterminent-1
ils sur l'axe de ces os des mouyements tout à fait autres i
ceux qui, en général, ne sont destinés qu'à l'action méca-l
nique de la respiration et de la reptation. Ici, les côtes (
une toute autre destination : c'est celle d'élargir le cou etdel
transporter la peau du dos, en l'étendant en travers,
devant de la tête du Serpent, de manière à la recouvrir etjl
la faire disparaître entièrement dans certaines circonstances
au moins chez l'une des espèces qui jouit de cette faculté. la|
peau du cou ainsi élargie et changée en une gaîne aplatie,
membraneuse, semble destinée à protéger la tête, de lamêmil
manière que l'espèce de capuchon cutané formé dans le mon-1
vement de rétractilité qui fait rentrer la tête et le cou sousli|
carapace dans les Chéloniens Cryptodères. Cet état d'élargissement
se manifeste à différents degrés dans les diversesj
espèce^ de Najas. Tantôt, la tête reste plus ou moins appa-|
rente ; la portion antérieure et latérale de cette large expaasion
cutanée se replie sur elle même en dedans et là, vers
le milieu, elle se trouve, comme échancrée plus ou moins ea
forme de coeur. En arrière, au contraire, la membrane, qui
est la continuité de la peau du dos, se prolonge en pointe,
de manière que cette portion élargie représente une sorte de
poire aplatie. Tantôt la peau du cou, en se distendant, cons-|
titue une expansion concave en dedans.
On sait que ces Serpents ne dilatent ainsi leur cou i
lorsqu'ils se dressent, ou quand ils élèvent presque verticale-j
ment la portion antérieure de leur tronc sur le haut duquel!
l'animal porte la tête inclinée, pour la faire tourner à droite]
et à gauche et pour la diriger à volonté partout où le besoitt j
et la crainte semblent l'exiger.
Quand l'animai est en repos, le cou n'a pas plus de diaraètrel
que la tête, mais sous l'influence des passieEs et lorsqu'il estl
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jfritéil le distend rapidement, puis, lorsque lo danger cesse on
[ joit cette sorte de membrane se resserrer, ou se plisser sur elle-
[juème et alors les côtes se replacent successivement et paral-
[ lèlcment les unes aux autres, le long de la colonne vertébrale.
^ Le redressement du tronc provient d'une faculté particui
¡ièie dont paraît douée cette race d'ophidiens. Eu effet, dans
J la crainte du danger et surtout à l'aspect de l'homme, les
tkcrpents à c o i f f e , comme on les nomme, peuvent se redresser
ifur eux mêmes, ou élever presque verticalement la partie
Untérieure de leur tronc. Ils la maintiennent ainsi presque
p r o i t e , comme une verge inflexible, l'autre portion du corps
fcosant sur le sol et servant de point d'appui à cette colonne,
avec la particularité que cette base de sustentation devient
piotile sur elle même et permet alors une progression ma-
R e s t u e u s e déterminée par la volonté de l'animal, qui avance
l i n s i verticalement, ayant la tête élevée et horizontalement
Itendue sur le cou.
11 n'est pas étonnant que cette allure si bizarre, cette sorte
; fierté apparente et présomptueuse, jointe à l'élégance des
pmes de ce cou plat et élargi, au-dessus duquel paraît une
l è t e très-mobile, comme supportée par de larges épaules, ait
^e tout temps fixé l'attention des peuples. D'ailleurs, ces Serlents,
reconnus armés d'un poison subtil, très-actif, ont dû
Inspirer des craintes salutaires. C'est par cela même que
lleur existence paraît- avoir été trop souvent épargnée en
kison d'un respect aveugle et fanatique porté jusqu'à la
vénération, parmi les hommes crédules et peu éclairés au
milieu desquels la nature semble avoir confiné ces espèces
jfi pernicieuses.
11 est avéré que les anciens Egyptiens, cédant à des idées
Isuperstitieuses, adoraient ces Serpents auxquels ils attri-
I k a i e a t , di t -on, la conservation des graines. Ils les laisr
p a i e n t vivre et se reproduire au milieu des champs cultivés
Iqu'ils semblaient confier à leur garde tutélaire, ayant recca^
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