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1516 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES.
DESCRIPTION.
Ce Serpent , dont nous avons plusieurs exemplaires parfaitement conservés,
a été rapport é de Ceylan par M. Leschenault. Nous e» avons transinis
un individu au Musée de Leyde. C'est celui qui a été très-bien décrit
par M. Schlegel. Il paraît que le naturaliste H. Kühl l'avait observé à Batavia
, car il l'a fait connaître dans les matériaux de zoologie pag. 90 cités
par Wagler.
On peut distinguer aisément ce Bothrops aux caractères que lui a assignés
Wa g l e r , qui a cru devoir les séparer des Bothrops par cette seule particularité
qu'ayant, comme ceux-ci, la tête couverte de petites écailles,
les lames qui sont placées en avant sur le museau, sont de véritables plaques
; que les lames surciliaires, au lieu d'être simples, sont divisées
en deux portions et surtout parce que les écailles du dos sont lisses, lancéolées
, an lieu d'être carénées.
Ainsi que nous l'avons dit, la description qu'en a faite M. Schlegel ne
laisse rien à désirer ; mais comme les exemplaires que nous avons sous les
j e u x ont conservé leurs couleurs, nous allons les faire connaître avec quelques
détails.
D'abord le corps est très-grêle, fort comprimé ; il a plus de quarante
centimètres de long ; sa teinte est d'un vert tendre, mais avec de grandes
taches noires sur le dos, s'étendant sur les flancs, de manière à encadrer
quatre ou cinq écailles d'un vert pur ; c'est même de là que le nom de l'espèce
a été donné par Kühl. Toutes les gastrostèges sont d'un ton blanchâtre;;
à la base, elles sont lavées de vert d'eau ; elles n'ont aucune tache. La
queue est très.longne, pointue, comprimée et comme enroulante; les urostéges
se confondent véritablement avec les écailles qui les avoisinent, car
celles-ci sont lisses et très-grandes.
C'est surtout le dessus de la tête qui, par la distribution de ses taches ,
dont les bords sont limités, mérite une description toute particulière.
D ' a b o r d , le fond est entièrement d'un noir foncé ; en avant, on voit les
deux grandes écailles arrondies sus-rostrales, bordées de noir de toute part,
excepté sur la ligne médiane où elles se touchent; de sorte que la tache
verte qu'elles forment est unique et présente un huit de chiffre renversé.
Les écailles de la ligne médiane du vertex forment une large raie, un peu
interrompue ; mais de la même teinte verte qui s'arrête sur la nuque. On
voit en dehors deux raies vertes latérales qui paraîtraient commencer sur
la plaqueorbitaire double, pour se porter extérieurement sur la commissure
postérieure des mâchoires. Les plaques labiales sont petites, blanches
et lavées de vert, Toutes les écailles du dessous de la gorge sont lisses.
CnOTÀLlEXS, C. ATUOPÛS. 1517
Vers le sillon guttural, il y a sept plaques de chaque côté, avant la première
gastrostège.
Toutes les écailles sont larges, comme dans le Léiolépide ; elles ne sont
pas carénées et leur forme est losangique, elles sont disposées sur dix-neuf
rangées longitudinales. Les gastrostèges varient dans les individus. On en
a compté depuis 125 jusqu' à 151. Il est difficile de connaître le nombre
véritable des urostèges, tant] les dernières sont petites ; mais on en a reconnu
tantôt 49, tantôt 63.
XII.« GENRE. A T R O P O S . — ( 1 ) . Wagler.
CARACTÈRES. Des fossettes lacrymales; point de grelots à la
queue, ni plaques, ni écusson au vertex, ni plaques surciliaires;
urostèges sur une seule ou sur une double rangée; les
écailles du dessous de la gorge lisses.
Nous réunissons sous le même nom des espèces de Crotaliens,
c'est-à-dire de Solénoglyphes, qui ont des fossettes lacrymales,
sans grelots a la queue, sans plaques sur le vertex
ni sur le bord supérieur des orbites.
Ce sont des Ophidiens, dont les os sus-maxillaires ne portent
que des dents venimeuses, sans aucun autre crochet. La
plupart des auteurs les avaient rangés parmi les Trigonocéphales,
à l'exception de Wagler, qui les en a séparés, au
moins quant à deux des espèces; l'une dont il avait fait un genre
sous le nom de Mégère (2) : c'est notre Bothrops vert et noir,
n." 4 ; et l'autre, dit par lui Atropos, qui ne prenait pour
type que le Trigonocéphale pourpre de Java, décrit par
M. Reinwardt.
Comme nous venons de l'indiquer, les espèces de ce genre
! (1) ArfoT.-os terme mythologique. L'une des P a rque s . La plus inflexib!&
quand elle ne voulait plus tourner le fuseau.
(2) Meyaip«. L'une des trois Furies, divinité mjthoiogique.
REPTILES, TOME VII. 90 , "