I
ISOO OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES.
Bothrops n'ont pas d'écusson sur le vertex , quoique munis
de plaques surciliaires, qui manquent même entièrement dans
les genres Atropos et Tropidolaime.
Parmi les individus que possède le Muséum de Pari s , trois
lui ont été envoyés par le Cabinet de Leyde ; mais nous en
avons reçu d'autres, également originaires de Java, par
MM. Leschenault, Diard, Quoy et Gaimard, et un autre
individu sans indication du donateur.
ESPÈCE UNIQUE.
LÈIOLÉPIDE BOUCHE-ROSE. Leiolepis rhodostoma.
Nobis.
SYNONYMIE. 1736, Séba, Thes. t. I I , pl. 68, n.°6? très-mauvaise.
1796. Nooniparagoodoo. Kussel. Serpents des Indes Fase. II,
pl. 21, cette figure nous paraît citée à tort par M. Schlegel.
1827. Trigonocephalus rhodostoma. Reinwardt, manuscrit cité
par Wagler et M. Schlegel, isis 1827 pag. S61.
1830. Trigonocephalus rhodostoma, Wagler. Syst. amphib.
pag. 174.
1832. Viperaproetextata. Gravenhorst. Deliciae Mus. Vratisv.
4837. Trigonocephalus rhodostoma. Schlegel. Essai phys.
Serpents, p. S47, n.» 9 , pl. XX, f.° 1-2-3.
1843. Tisiphone rhodostoma. Fitzinger, Syst. p. 28.
1844. Trigonocephalus rhodostoma. Schlegel, Abbildungen
p. 19, pl. 19 n.o 1 à 10, et 49, très en grand.
1849. Oular donda. Gray. Catal. pag. 13, n.» 4.
DESCRIPTION.
Ce Serpent ressemble tellement aux Trigonocéphales qu'il n'en diffère
véritablement que parce que toutes les écailles qui recouvrent le corps,
à l'exception de celles de la ligne dorsale, sont lisses et polies, ainsi que
celles qui occupent toute la partie postérieure de la téte; ces écailles planes
et larges, non carénées, sont disposées par rangées de 23 à 215 par lignes
obliquement transversales.
La tôle représente un triangle allongé, tròs-plat et môme concave sur en-
CROTALIENS. G. LÉIOLÉPIDE. ISOl
viron la moitié antérieure de son étendue dans la portion qui est revêtue
de très-grandes plaques au nombre de neuf, dont l'écusson central et les
pariétales sont du double plus longues et plus larges que les frontales. Les
autres écailles de la téte ne sont ni tuberculeuses, ni carénées, mais lisses
et entuilées, comme celles du reste du corps. Le museau est un peu proéminent
, la plaque rostrale étant longue et oblique.
Dans l'état où nous trouvons les individus soumis à notre examen, nous
voyons sur les parties latérales delatóte, deux raies blanchâtres bordées
de brun qui, se réunissant sur le museau saillant, s'éloignent l'une de
l'autre en arrière, pour longer le dessus de l'orbite et se prolonger au delà
delà terminaison des mâchoires. En dessous, ces raies se courbent et semblent
s'effacer en se rétrécissant. La lèvre supérieure nous paraît également
d'une teinte blanche, rehaussée d'un trait brun, qui dessine le dessus
des arcades que forment chacune des plaques labiales en décroissant
successivement de hauteur, depuis le dessous de l'oeil, jusqu'à la commissure
postérieure des lèvres.
D'après les observations faites sur des individus vivants, il paraîtrait que
ces parties, que nous avons vu blanches, sont d'une belle teinte de couleur
rosée, ce qui lui a fait donder le nom de rhodostoma par les naturalistes,
tandis que dans le pays, les indigènes l'appellent Oular, Tanna ou Donda
ou Bedoedah.
Le tronc, un peu comprimé du côté du dos, est renflé dans sa région
moyenne. On voit sur la ligne médiane supérieure, une série de raies
blanches réunies de manière à former des zig-zags bordés de brun,
parce que, s'allongeant de chaque coté, celle raie produit des triangles alternatifs
et opposés en dehors, tandis qu'en dedans, ils se trouvent joints
par les écailles carénées, dont la continuité forme la ligne saillante du dos.
Nous avons reçu de Java, par MM. Quoy et Gaimard, un assez grand
nombre d'individus de taille diverse de 0'",30 à Om,95, et nous avons fait
préparer la tête de cette espèce.
M. Schlegel, d'après MM. Boié et Kuhl , qui ont observé ce Serpent
dans la partie occidentale de l'île de Java, dit qu'il s'introduit dans les
jardins, qu'on l'y craint beaucoup, parce que sa morsure est promplement
mortelle et fait périr en quatre ou cinq minutes. Le voyageur Hollandais
a même mandé que deux individus, ainsi mordus à Buitenzorg, y avaient
bientôt succombé. Il indique en outre que les Civettes font une cbass6t;rèsutile
pour dévorer ce Serpent et qu'elles en opèrent la destruction,
comme les Ichneumons le font en Egypte pour d'autres espèces.
REPTILES, TOME VII. 9S.