1 1 9 6 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES.
ches, SOUS les troncs des arbres ; que de là, placés en embuscade,
ils épient le passage des Reptiles et des petits animaus
terrestres dont la peau n'est pas protégée par des poils ou des
plumes, probablement parce que cette proie présenterait trop
de volume ce qui en rendrait la déglutition dificile.
Généralement, les Élaps sont très agréablement colorés ; le
plus grand nombre semblent partagés transversalement pat
des bandes les plus vives de blanc pur, d'un noir foncé et très
souvent ces bandes sont alternées fort régulièrement de teintes
d'un très beau rouge de corail ou d'un rose pâle, d'un veti
tendre, de bleu pur ou violàtre, ou d'un jaune plus ou moins
foncé. Malheureusement, par l'action des liqueurs dans les.
quelles on nous a transmis les individus que nous pouvons
observer dans nos collections, les teintes les plus claires, Is
plus brillantes ont disparu pour ne nous offrir que le noir el
le blancpur. Cependant on peut encore reconnaître les traces
des couleurs dans quelques exemplaires.
Ces belles couleurs et le poli brillant de leur robe ont, à ci
qu'il paraît, intéressé la curiosité des indigènes et celle des
voyageurs qui se rendent dans ces contrées, La plupart racontent
que les dames du pays s'en font un objet d'amusement,
de curiosité et même une parure de coquetterie. On dit qu'elles
s'en servent comme d'un ornement pour en faire des bracelets
naturels et des sortes de colliers vivants et agiles, qui leur deviennent
peut-être agréables à cause de la fraîcheur q
leur procurent en se mettant en équilibre de température avec
la peau. Ce Serpent rouge et noir fait d'ailleurs ressortirleor
blancheur par l'opposition des couleurs et par leurs mouvements
onduleux, les formes agréables des parties qu'il entoure
dans ses évolutions sinueuses. Les femmes, en jouant ainsi
avec ces Élaps, ignorent le danger auquel elles s'exposent,
mais que rendent, moins redoutable d'une part, le nature
peu irascible de ces petits Ophidiens qui ne cherchent pas
à mordre, et d'autre part, la petitesse de leur bouche d'oii
CONOCERQOES. G. ÉLAPS. 11 9 7
résulte pour eux une difficulté s'opposant à ce qu'ils atta-
^quent avec leurs dents.
I Les espèces de ce genre sont très nombreuses ; elles se ressemblent
beaucoup entre elles, ainsi que nous l'avons déjà
dit: 1° par It^ forme générale du corps qui est cylindrique,
en baguette ou d'une môme venue dans toute sa longueur
; 2° par l'exiguité de la tête qui se confond avec le
ï tronc en arrière ; 3» par le peu d'étendue relative ou le petit
orifice apparent de la bouche ; 4° par la structure et labrièeté
des mâchoires; S» par le poli et le brillant des écailles
ui sont très-lisses ; 6° enfin, par toute leur physionomie ou
leur apparence extérieure qui les fait ressembler aux espèces
du genre Calamaire.
D'un autre côté, la forme de leurs petits os sus-maxillaires,
ui ne portent que des dents sillonnées ou vénéneuses et
lurtes, a dû les faire distinguer par les Naturalistes, mais
lour reconnaître les espèces, qui ont entre elles tant de resimblancc,
ils ont été obligés de tirer les caractères des couleurs.
Or, elles offrent cette analogie que chez la plupart, elles
le trouvent distribuées par bandes transversales, partagées
isez régulièrement. Quelquefois cependant, ces nuances dierses
sont étendues sur la longueur du corps par lignes ou
lar raies plus ou moins larges.
Ces couleurs brillantes, le plus souvent d'un beau rouge
corail ou écarlate, quelquefois d'une teinte verte ou jaune,
disparaissent constamment ou s'affaiblissent considérablement
avec la perte de la vie. De plus, elles s'évanouissent toujours
par l'action prolongée de la lumière et des liqueurs conservatrices,
de sorte qu'il ne reste que les bandes, les marques, les
taches et les lignes de couleur foncée, le plus souvent noires.
Celles-ci, d'ailleurs, semblent devenir d'autant plus apparentes,
que les nuances pâles ont disparu et qu'elles se présentent
alors, par opposition, comme étant d'un blanc plus ou
moins pur.
REPTILES, TOME v u . 76 .
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