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 faible  ou  vert  pomme,  mais  ces  régions  blanchissent  après  la mor t .  Dans  le  
 très-bon  dessin  de  feu  Vaillant,  ce peintre  habile  de  la  Commission  scientilique  
 de  l'Algérie,  on  voit  que  le  dessous  du  ventre  est  tout  à-fait  noir  et  
 que  les  gastrostèges  sont  pour  la  plupart  tronquées  carrément;  tandis  qu'à  
 des  distances  à  peu  près  égales  enlre  elles,  d'autres  semblent  remonter  sur  
 les  flancs  et  portent  deux  petites  gouttes  jaunes  arrondies.  
 A.U reste,  on  trouve  d'intéressants  détails  sur  cette  espèce  dans  la  description  
 qu'en  a  donnée  M.  Guichenot  dans  l'ouvrage  sur  l'Algérie.  
 Aux  angles  de  la bouche  et  derrière  la tempe,  vers  les  plaques  pariétales,  
 on  voit  une  large  raie  noire  qui  s'avance  parfois  en  traversant  l'oeil  jusqu'à  
 la  frontale,  à  la  rencontre  de  celle  du  côté  opposé,  avec  laquelle  elle  représente  
 alors  à  peu  près  la  figure  d'un  a .  autrement  dit  un  chevron.  (1)  
 Sur  le  milieu  de  la  nuque,  il  y  a  une  autre  tache  noire,  tantôt  courte,  
 tantôt  allougée,  de  laquelle  restent  distinctes  et  séparées,  ou  à  laquelle  
 viennent  se  joindre,  en  manière  de  demi  collier,  deux  bandes  de  la  même  
 couleur  tracées  verticalement,  l'une  sur  le  côté  droit,  l'autre  sur  le  côté  
 gauche  du  cou.  
 Parfois,  non  seulement  la  tache  nuohale  et  les  bandes  des  côtés  d u  cou,  
 que  nous  venons  de  signaler,  se  confondent  ensemble,¡mais  encore  avec  le  
 chevron  noir  sus-occipital,  de  telle  sorte  que  le  dessus  du  cou  et  celui  de  
 la  tête,  en  arrière,  sont  tout  noirs.  C'est  d'après  des  individus  offrant  cette  
 particularité,  que  l'espèce  dont  il  est  maintenant  question  a  été  décrite  
 pour  la  première  fois,  sous  le  nom  de  Couleuvre  à  capuchon,  par  M.  Isidore  
 Geoffroy  St-Hilaire.  Il  est  à  remarquer  que  cette  variété  se  rencontre  
 plus  souvent  parmi  les  individus  originaires  d'Egypte  que  parmi  ceux  de  
 l'Algérie.  
 Assez  souvent,  le  menton  et  le  bout  du  museau  sont  comme  nuagés  ou  
 saupoudrés  de  noirâtre,  et  la même  teinte  .colore  le  bord  inférieur  de  la  
 plaque  pré-oculaire,  de  la  frênaie  et  de  la  seconde  nasale.  
 On  voit  au-dessous  de  l'oeil  une  tache  noire,  parfois  assez  peu  développée, 
   mais  qui,  d'ordinaire,  s'étend  obliquement  dans  la  direction  de  la  
 commissure  des  lèvres  qu'elle  atteint  même  quelquefois  ;  ces  dernières  
 sont  blanches,  ainsi  que  la  gorge,  avec  ou  sans  glacis  jaune  ou  vert.  
 La  région  rachidienne  est  parcourue  dans  toute  sa  longueur  par  une  
 raie,  presque  imperceptiblement  interrompue  de  distance  en  distance,  laquelle  
 résulte  de  la  teinte  noirâtre  que  présentent  à  leurs  marges  latérales  
 l a  plupart  des  écailles  de  cette  partie  du  corps.  D'autres  raies,  au  nombre  
 de  quatre  à  huit,  produites  de  la  même  manière,  mais  plus  étroites  et  par  
 (1)  Certains  individus  manquent  complètement  de  ces  deux  taches  noires  
 post-  temporales.  
 ANISODONTIENS,  G.  LYCOGNATHE.  4.  92 9  
 conséquent  moins  distinctes  que  celle-ci,  s'étendent  parallèlement  à  elle  
 sur  les  côtés  du  dos  et  sur  les  flancs.  
 Chez  certains  sujets,  et  particulièrement  chez  ceux  dont  la  tête  porte  en  
 arrière  une  sorte  de  capuchon,  la  raie  médio-dorsale  est  remplacée  par  
 une  suite  de  taches  élargies  d'un  noir  foncé,  finement  linéolées,  de  la  couleur  
 du  fond;  et  les  côtés  du  corps  sont  comme  striés  de  noirâtre.  
 Chez  ceux-là  aussi,  le  gris  des  parties  supérieures  tire  généralement  sur  le  
 blanchâtre.  
 En  dessous,  il  existe,  ou  il  n'existe  pas  de  taches  noires;  lorsqu'il  y  en  
 a,  elles  sont  presque  toujours  carrées  et  disposées  tantôt  sur  deux  rangées  
 latérales  ,  tantôt  de  façon  à  donner  au  ventre  et  à  la  région  sous-caudale  
 l'apparence  d'une  table  de  damier.  
 Au  moment  où  nous  terminons  cette  description,  faite  d'après  une  cinquantaine  
 d'individus  de  tous  âges,  il  nous  en  arrive  une  dizaine  d'autres  
 vivants,  parmi  lesquels  il  s'en  trouve  un,  qui  a  le  dessus  et  les  côtés  du  
 tronc  et  de  la  queue  marqués  d'une  multitude  de  petites  stries  jaunâtres,  
 sur  un  fond  brun  olive.  
 DIMENSIONS.  La  tôle  a  une  longueur  quadruple  de  la  largeur  du  mn"  
 seau  prise  à  l'aplomb  des  narines,  et  un  peu  plus  que  double  de  l'étendue  
 transversale  qu'elle  offre  vers  le  milieu  des  tempes.  Le  diamètre  des  yeux  
 est environ  la  moitié  du  travers  de  la  région  inter-orbitaire.  Le  tronc,  dont  
 la  hauteur  est  d'un  sixième  plus  grand  que  sa  largeur  ventrale,  se  trouve,  
 relativement  à  sa  longueur,  dans  le  rapport  de  1  à  35,  ou  de  1  à  50.  
 La  queue  entre  au  plus  pour  le  cinquième,  au  moins  pour  le  sixième  
 dans  la  totalité  de  la  longueur  de  l'animal.  
 Le  plus  grand  individu  que  nous  possédons  est  long  de  0,m581  ,  soit  :  
 Tête,  long.  0,™023;  Tronc,  long.  0,"460  ;  Queue,  long.  0,™098.  
 PATRIE.  Le  Lycognathus  cucullatus  est  un  des  Serpents  les  plus  communs  
 de  l'Algérie  ;  nous  l'avons  reçu,  pour  ainsi  dire,  de  tous  les  points  de  
 celte  vaste  contrée.  Il  se trouve  aussi  en  Egypte,  d'où  Geofl'roy-St-Hilaire  a  
 r a p p o r t é  les  premiers  individus  qu'ait  possédés  notre  Muséum;  depuis  il  
 nous  en  est  parvenu  d'autres  du  même  pays,  par  les  soins  de  M.  Bové.  
 MOEDBS. Cet  Ophidien  se  nourrit  de  petits  mammifères  rongeurs  et  de  
 toule  espèce  de  sauriens  terrestres.  M.  Guichenot  nous  apprend  que  ce  
 Serpent  abonde  sous  les  pierres,  dans  les  buissons  et  les  endroits  secs  et  
 rocailleux  de  l'Algérie,  et  qu'il  ne  parait  pas  at teindre  de  fortes  dimensions. 
   
 OBSERVATION.  M.  Schlegel,  trompé  par  son  apparente  ressemblance  
 avec  notre  Coronelle  lisse,  l'a  mentionné  comme  une  simple  variété  de  
 climat  de  cette  dernière  espèce  dans  son  Essai  sur  la  physionomie  des  
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