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1570 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES EN GÉNÉBAL. 1571
Eu raison des effets produits parle poison nommé Curare et
qui ont beaucoup d'analogie avec ceux du venin des Serpents
que l'on suppose être l'un des principes constituants de cette
terrible substance, il nous semble intéressant de faire connaître
les faits principaux qui se rattachent à son histoire, avant
de passer à l'étude des différents genres des Solénoglyphes.
Voici d'abord un document qui vient ajouter de nouveaux
détails à ceux que M. de Humboldt avait précédemment fait
connaître. C'est une note qui nous a été remise par notre
confrère, M. Pelouze. Nous la transcrivons.
COPIE D'UNE notice SUR LE POISON Cl'RAKoe,
A d r e s s é e à M . PEIOUZK , l e 2 0 m a i 1 8 4 4 , par M . E . GOUDOT,
« Ce poison est préparé par quelques-unes des tribus les
plus reculées qui habitent les forêts des bords du haut Orénoque,
le Rio-Negro et l'Amazone, qui toutes, ou presque
toutes, sont anthropophages. »
c( Les Indiens de Mésaya, une des tribus les plus féroces, le
préparent et en font un commerce d'échange avec les habitants
de la frontière de la Nouvelle-Grenade, qui, bravant
les fièvres et les dangers de toute espèce, se hasardent à pénétrer
jusqu'au fond des forêts qu'ils habitent et leur portent
eu échange des haches, des couteaux, des ciseaux, des aiguilles
et quelques étoffes grossières de coton, en recevant en
paiement des poisons, de la cire d'abeilles presque aussi blanche
que celle de Cuba, des fécules colorantes et du vernis qui
peut se comparer à celui du Japon. »
a La manière de préparer le Curare varie dans chacune
des tribus où il se fabrique, et celui qui est réputé comme le
plus actif, vient des nations les plus voisines du Brésil. »
« Le procédé employé par les Indiens de Mesaya, qui ne
sont éloignés que de vingt journées de la frontière de la Nouvelle
Grenade, est le seul à peu-près connu et encore ne l'est-
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