1414 OPHIDIENS SOLlîNOfiLYPnES.
l'onvrape de Celse, De re medicâ, et mérite toute l'attention des médecinii
et des naturalistes.
l a première précaution à prendre en pareille occurrence est, lorsque la
disposition des parties le permet, après avoir sucé la plaie, et même avant
d'avoir pratiqué la succion , d'élablir une ligature au dessus ou au dessous
de l'endroit blessé, selon la direction du sang veineux, eu ayant soin cependant
de ne pas trop la serrer. On scarilie alors la petile plaie et ses
environs pour y appliquer une ventouse qui fera sortir le sang dans lequel
on suppose que le venin a pu être introduit.
Nous ne voyons pas la nécessité d'entrer dans d'autres détails, car ils
ont été suffisamment exposés dans l'article que nous avons consacré aux
dents venimeuses des Serpents dans le tome YI de cette histoire des Reptiles,
comme nous l'avons précédemment indiqué.
Nous ne pouvons pas finir cet article sans faire remarquer que M.
Schlegel qui a considéré dans son ouvrage les deux espèces de vipères les
plus communes sous le nom unique de Bcrus, a réuni ainsi le Pelias de
Merrem,dont la téte porte sur le museau quelques écussons, avec la Yipèra
commune, dont le vertex est généralement revêtu de petites écailles. Il désigne
plus spécialement sous le nom de Vipère aspic, les individus qui
n'ont pas la raie sinueuse le long du dos, mais plusieurs rangées de taches,
dont le museau est un peu retroussé et dont les formes sont un peu plus
effilées, ceux qui ont la téte plus grande et couverte d'écaillés irrégulières.
Il attribue aux Erpétologisles français les difficultés qui , selon lui, ont
embrouillé l'histoire des Vipères d'Europe et pour prouver son assertion,
il renvoie le lecteur à l'examen des deux figures qu'il a données pl. 21
de son ouvrage. Néanmoins, sur les quarante ou cinquante individus que
nous avons aujourd'hui sous les yeux, nous trouvons des passages insensibles
dans la forme des écailles qui varient beaucoup dans ce grand
nombre d'exemplaires que nous avons examinés comparativement.
2. VIPÈRE AMMODYTE. Vipera Ammodytes.
(ALLAS, pl. 78 bis, fig. 1, la téte vue de profil).
CARACTÈRES. Formes générales de la Vipère commune ou
Aspic, mais avec le museau prolongé en pointe molle, couverte
de petites écailles.
SYNONYMIE. Ammodytes. Gesner. Aldrovandi. Johnston.
1760. Coluier Ammodytes. Linnoeus,, Amoenit, Acad., t. I,
p. a06, tab. 17, fig. 2. Host. Jacquin. Collectanea. 1790, i. IV,
p. 3oO, tab. 24-2a.
vipÉniENS. fí. VIPÈRE. 2.
1Y68. Vipera Illyrica. Lanventi. Synopsis Rept. Spec. 220.
1789. l'Anmodyte.- Daubenton. Valmont de Bomare, Laoépède.
1801 , 1803 et 1830. Ammodytes. Latreille. Daudin, Wagler.
1820. Echidna Ammodytes. Merrcm. Syst. Ampb. n» 8, p. 131.
1822. Ammodyte terrestre ou Vipère à museau cornu. H. Cloquet.
Faune des médecins, tom. I, p. 381.
1829. Vipère àmuseau cornu. Cuvicr. Règne animal, tom. II,
pag. 91.
1837. Schlegel. Phys. Serp., t. I l , p. 602, n," 9.
1839. Cobra Ammodytes. Fitzinger. Mus. Wicn. classif. p. 62.
1840. Vipera dal Corno. Bonaparte. Faune italien., fol. 42,
pl. 7 6 , 1 , 2, 3.
1843. RhinecMs ammodytes. Fitzinger. Syst., p. 28.
1849. Gray. Catal. of. snakes, p. 31. n." 2.
DESCRIPTION.
Presque tous les auteurs sont d'accord sur la détermination de cette espèce
de Vipère, qui est en effet très-reconnaissable au premier aspect par
le prolongement verruqueux de son museau terminé en pointe molle et
protégé par de petites écailles. Cependant, cette Vipère varie presque autant
pour la distribution des taches et de la ligne dorsale que VAspic avec
laquelle elle offre la plus grande ressemblance sous ce rapport, ainsi
qu'avec le Pelias berus. Mais d'après les caractères précités, il est impossible
de les confondre, quoiqu'il y ait d'ailleurs une analogie extrême dans
les habitudes.
Nous possédons plusieurs Variétés, mais elle ne se distinguent réellement
que par la taille et les couleurs. Il est présumable que l'âge et les
sexes ont pu produire ces différences auxquelles nous ne devons, par conséquent,
attacher aucune importance. La plupart des individus que possède
le Muséum proviennent du Dauphiné , de l'Italie et des environs de
Vienne en Autriche. On dit qu'on en rencontre fréquemment en Hongrie,
dan« l'Istrie, en Dalmatie. On en a aussi observé en Morée. Bibronl'a
trouvée en Sicile.
i:Ammodyte recherche particulièrement les lieux montueux et arides,
exposés aux plus vives ardeurs du soleil du printemps, lians l'été, lorsque
la chaleur devient plus forte, ce Reptile descend dans les régions inférieures
au milieu des grandes herbes pour y trouver sa nourriture, qui
consiste en petits quadrupèdes, en lézards et en oiseaux, dont il recherche
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