OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES.
dorsales et les latérales ; elles sont toutes noires, sans aucune tache jaune
dans leur grand tiers terminal.
Cette espèce provient de Sumatra ; elle a été envoyée au Musée de Paris
par M. Duvaucel beau-flls de G. Cuvier.
D'après la description de M. Schlegel, les couleurs varieraient beaucoup.
11 dit que le dessus du tronc est d'un vert foncé, avec des traverses
jaunes et qu'on voit sur la queue des teintes d'un beau rouge vermillon.
Il serait ainsi le Trigonocephalus purpureo-maculatus de Gray.
Voici d'ailleurs les indications fournies par M. Cantor, qui a décrit ce
Serpent dans le pays môme où il vit.
Jeune âge. D'un vert d'herbe en dessus, plus clair sur les flancs et sur
les lèvres. De la fossette située au dessous de l'oeil, jusque sur la joue, une
ligne d'une teinte cannelle, à bord supérieur bordé de brun plus foncé. De
chaque côté du dos, une série de taches éloignées les unes des autres, où
l'on voit que chacune des deux ou trois écailles comprises dans le périmètre
de la tache offre deux teintes, celle de la cannelle, puis une nuance d'un
brun plus foncé. Sur la queue, les taches sont confluentes et forment des
bandes transversales. Les régions inférieures sont d'un vert jaunâtre clair.
I^es plus grands individus ainsi colorés mesurent 1 pied et 4 pouces (mesure
anglaise).
Adultes. Le fond de la couleur en dessus est un jaune clair ou un jaune
verdâtre pâle, assez abondamment mélangé d'un, noir foncé, pour que
l'apparence générale soit celle d'un animal d'une teinte noire à travers
laquelle apparaît la couleur du fond; à la tête en particulier, sous la forme
de taches'irrégulièresetse continuant par une ligne au dessous de laquelle
on voit une autre raie noire, qui va de l'oeil à l'occiput. Sur le tronc et sur
la queue, il y a des bandes transversales, étroites, éloignées les unes des
autres, continues, ou au contraire formées par un assemblage de taches.
Les plaques labiales et gulaires, les scutelles et les deux ou trois rangées
longitudinales d'écaillés les plus inférieures sont d'un jaune de gomme
gutte, avec leurs bords noirs. Les urostèges sont abondamment tachetées
de noir.
L'iris est doré, tacheté de noir et traversé par une ligne transversale
noire. La pupille est verticale et elliptique; elle se contracte fortement
sous l'influence de la lumière.
Malheureusement, dit M. Cantor, ce Serpent n'est pas rare à Pinang,
à Singapoure et dans la presqu'île de Malacca. M. Montgomerry l'a trouvé
à une élévation de 2,200 pieds (mesure anglaise).
CROTALIENS. G. TR'OPIDOLAIME. 2. IB2 7
2. TROPIDOLAIME DE HOMBRON.
Tropidoloemus Homlroni. Nobis.
CARACTÈRES. Tout le dessus du tronc d'une belle couleur verte
b r i l l a n t e , produite par les écailles dont la carène n'est indiquée
que sur la moitié de la longueur qui est comme bombée; le fond de
la peau paraît noir et entourer les écailles , celles du dessus de la
t ê t e sont très-petites , fortement carénées; les gastrostèges sont
jaunes, lavées de vert et portent sur leur bord libre uu petit trait
noir, d'ailleurs aucune tache. Des plaques surciliaires.
SYNONYMIE. 1848. Tropidolaime de Hombron. Guicbenot. Part.
Zool. du voyage au pôle-sud et dans l 'Océanie, p. 23. Atlas, pl. 2
des Ophidiens, fig 2.
DESCRIPTION.
La téte de cette espèce est en proportion beaucoup plus courte; les
écailles, ou plutôt les grains tuberculeux qui la recouvrent sont comme
rugueux; il y a au-dessus des orbites de grandes lames lisses, semblables
à celles qui caractérisent les Bothrops avec lesquels ce Serpent offre la
plus grande analogie et qui serait resté dans ce genre , s'il n'avait le dessous
de la gorge couvert d'écaillés carénées, serrées entre elles et comme
hérissées sur leur bord libre.
Les figures que M'. Schlegel a données de la téte de l'espèce qu'il
nomme de Wagler, représentée sous trois faces différentes, donnent parfaitement
l'idée de la forme générale de l'individu que nous venons de
faire connaître. Mais dans la figure 16, la téte vue en dessus présente une
ligne saillante, anguleuse, qui ne s'observe pas dans les deux exemplaires
qui ont servi à notre description. Elle n'offre pas non plus nettement la
plaque surciliaire bien évidente dont nous venons de parler plus haut.
La figure de l'Atlas du Voyage au pôle-sud, est très-exacte. Ensuite la
tête , vue de profil, indique un trait en moustache et des plaques labiales
qui n'ont aucun rapport ni avec l'un, ni avec l'autre des individus. Enfin,
les carènes des plaques gulaires sont absolument celles de l'espèce que
nous décrivons.
Ce Serpent provient de l'expédition de l'Astrolabe ; il a été déposé au
Muséum en 1843, comme ayant été recueilli par M. Hombron dans l'île de
Samboangan, l'une des Philippines, dans la mer des Indes.
FIN DE LA SECONDE ET DEIiNlÈllE PARTIE DU TOME Ml."
ET DE L'HISÎOÎBE DES SERPENTS VENIMEUX.