
nons, le principal ouvrage de la Mer pour former
des Continens, fe feroit néceffairement fait
fur lès côtes. Les parties fucceffivement fabriquées
ne fe fépareroient pour ainli dire du métier qu’avec
une lenteur à peine concevable* puisque
rien encore ne nous a fait appercevoir qu’ il y
ait une réparation réelle ; les vagues & les
marées feroient par là , dans quelques - uns de
ces fyftêmes les feules, & dans tous, les dernières
ouyrières qui donneroient la forme à
tout. Dès lors, en accordant même qu’ il pût
fortir des Montagnes du fein des eaux, elles
devraient être toutes fembjables quant à la fa-,
brication: leurs couches feroient toutes fournées
vers les Mers voifines, & renfermeroient
les mêmes corps marins que ces Mers. J’ai
l’honneur de rappeller ces coniè'quences à V.
M. à préfent que je vais entrer dans l’ examen
des phénomènes qui s’y rapportent. Dans la
prochaine Lettre que j’ aurai l’honneur de L u i
écrire j’en commencerai l’expofition par celle
d’un genre de Montagnes, méconnu pendant
bien longtems, peu connu encore, & dont ce
que l’ on connoît même n’a pas fait alfez d’im-
preiïion fur les efprits, pour en déraciner des
opinions accréditées par le tems & par les
Noms dont elles font appuyées.
f a plupart des Montagnes n’ont pas été formées
par les Eaux. — Divijion des
Montagnes en primordiales & fecon-
daires. — JDêtails fu r les premières
de ces Montagnes.
L a u s a n n e , le 5 Mars ,1776.
m a d a m e
JL / ans une de mes précédentes Lettres j’eus
l’honneur de dire à V o t r e M a j e s t é , que
L’article Figure de Jet Terre dans PEncyclopédie t
m’ avoit paru un morceau extrêmement inté"
reflant, par la peinture vraie qu'il renferme de
la marche de l’ efprit humain dans les con-
noiffances. Voici une des remarques dont je
voulais parler. „ Le génie des Philofophes,
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