
„ quille de la Mer, une quantité de petites
,, fources brûlantes. L ’ eau en eft falée; ce qui
„ prouve, que c’eft celle de la Mer elle même,
», qui fe filtre dans les crevafles de la Mon-,
», tagne, & que la chaleur y fait élever.
,, Nous avions un chien fort amateur de Peau,
», qui fervoit à nous faire diftinguer les veines
„ chaudes. 11 alloit dans l’ eau autant que
nous le voulions, quoique fouvent il y fût
», attrapé ; & fes cris, .ou l’ accélération de fon
», mouvement, nous fer.voient de Thermomè-
» , tre. Tous les poifi'ons que leur mauvais
», deftin conduit fur ces triftes bords, y meu-
„ refit aulfitôt, & la plage en étoit jonchée
», auprès de toutes ces veines chaudes.
„ L ’ Isle eft déferte; fes uniques hôtes font
,, des Lapins ; ils vivent dans les Lieux les
,, plus éloignés du Volcan, fur lesquels crois*
», fent des herbes & quelques ArbriiTeaux.
„ En avançant vers le petit Vulcano, nous
, , apperçûmes près du bord de la Mer une Ga-
,, bane, d’où fortirent deux hommes armés,
„ qui v i rirent à nous pour fa voir qui nous étions,
„ & ce qui nous amenoit dans cette Isle.
», Après les avoir fatisfaits, nous leur fîmes
», à notre tour les inêmes queftions. Us re'pon-
„ dirent qu’ils étoient Liparotes, que l’objet, de
„ leur demeure dans l’Is le, étoit d’empêcher
», qu’on n?y prît du foufre. La raifon de cette
„ défenfe eft, que les habitans de Lipari ve-
„ noient autrefois le râmalfer, & le portoient
», chez eux pour l’y purifier. Mais l’èxpé-
„ rience ayant appris que cette vapeur eft pré-
j§ judiciable aux vignes de Raifins de Corinthe,
„ leur principale & presqu'unique richeife, on
, , a défendu ce transport. On m’a dit depuis
», une fécondé raifon de cette défenfe; c’eft
„ que plufieurs perfonnes avoient péri par di-
„ vers accidens dans la recherche de ce miné-
„ ral ; ce qui a engage l’Evêque de Lipari à pro-
„ noncerune excommunjçatiqn ipfo fatto, con-
„ tre ceux qui contreviendraient à la défenfe.
„ Ces Gardes nous apprirent’ encore, que'la
„ Vallée qui fépare le Volcan aftuel, de i’en-
,, ceinte extérieure, de même que le terreia
„ plat & plus abaiffé qui s’étend jusqu’au petit
,, Volcan, étoient anciennement un Port très
, , fù r , où les Galères venoient ancrer; mais
,, qu’à la fuite d’ une grande éruption, on avoit
„ trouvé la place comblée.
„ A deux heures après midi, nous quittâmes
», cette Isle trifte & abandonnée, digne origi-
„ nal de toutes les peintures hideufes que les
„ Poètes anciens nous ont laiifées de leur-EnfeK