grande. C’ eft certainement le cas des anciens
cènes du Fefuve, de Vulcano .& de plufieurs
autres Volcans, dont la grandeur de la bafe.,
comparée à leur peu d’ élévation aôtuelle & à
la fituation de leur bouche, montrent qu’ ils
ont été beaucoup plus hauts qu’ils ne le font
à préfent.
Il n’ y a donc là encore, ni foulèvement, n.i
lien même qui aide à concevoir, comment le
fond de la Mer a pu s’élever tout d’une pièce
au-deffus de fa furface dans une étendue tant
foit peu confidérable. Voyons donc fi la formation
connue des Isles nouvelles porte des
caradtères eflentiellement différens.
Dans'le récit que fait Moro, d’après Conditti
& le Père Gorêe, de la naiflance de celle qui
lui fert de texte ; „ il y eut d’abord des trem-
J} blemens de terre dans une Isle voifme nommie
Santorin; l’ eau de la Mer fe teignit de
„ foufre à vingt milles à la ronde; il fortit du
„ fond, des matières minérales qui étoient
„ pouflfées jusqu’à la furface de l’eau: il s’ éleva
comme un écueil noir tout tremblant ; entre
h celui - ci & la petite Isle Cameni il fe for-
„ ma une chaîne de roches femblables, &c peu a
„ peu le tout fe réunit. A mefure que l’ Isle
„ s’étendoit, h fumée augmentoit; puis le Feu
„ parut. Quand l’ Isle eut acquis fix miles de
„ tour, fur ioo pieds feulement de hauteur,
,, on y compta jusqu’ à 60 bouches, jettant de la
„ fum é e , des flammés-, £? des pierres embrafées
,, qui continuaient à élever fls le par leur accu-
,, mutation. Cette opération dura quatre ans;
„ & enfin les exploitons étant finies, il y eut
„ une Isle nouvelle , compofée de Laves, de
,, Cendres, de pierres ponces, en un mot de
„ tous les matériaux des cônes volcaniques.”
C’étoit donc une accumulation, toute pareille
à cefie du Monte nuovo, qui venoit de fe former
fous la Mer, modifiée feulement par l’action
de l’ eau. Ainfi par exemple, les premières
matières qui fe firent jour, étant bientôt
durcies, purent coqferver à leur furface une
partie de la croûte naturelle du fond, avec fes
coquillages; & pouffées enfuite vers le haut,
par les matières qui continuèrent à fortir, apporter
ces coquillages à la iùrface. Le relie
d’ailleurs étoit tout volcanique ; on lé voit affez-
par la description.
C’eft Isle n’ eft pas la feule dont PHiftoire
nous ait transmis la naiflance; il s’ en eft formé
quantité d’ autrôs dans divers Archipels; &
les Naturaliftes de nos jours, attentifs a tout
ce qui pourroit éclarii’cir ces phénomènes, ont