
e#§QC#@©Ô£#3C#§0 §^O*
L E T T R E XXXII.
Çontinuation du même fu je t — — Effets
généraux des caufes précédentes quant à
la conférvation des Montagnes ——
E ffe t particulier de la Glace dans
celles qui fon t fo r t élevées»
L a u s a n n e , le 2 Février 177(5.
m a d a m e
JLVil'étant donné poûr règle de n’ employer
que la Phyfique dans ces disculpons fur l’ e'tat
4e la Terre, il femble que je doive me jufti-
fîer de ce que dans ma Lettre précédente je
me fuis livré à des réflexions fur les deffeins
de D i e u , & au fentiment qu’ils m’infpirent.
Je prendrai donc cette occaiion pour mieux
expliquer mon plan à V o t r e M a j e s t é .
Ce plan renferme un objet principal; favoir
l’accord de l’état aêtuel de la Terre & des
caufes Phyfiques qui paroiffent l’avoir produit,
avec l’Hiftoire Sacrée. C’ eft ce point que je
me fuis prescrit de ne traiter que par la Phyfique
& l’Hiftoire Naturelle, jusqu’à ce qu’il
ne refte qu’à comparer, la Nature avec la Révélation
; & je m’ y conformerai fçrupuleufe-
ment ; car fans cela je ne prouverais rien.
^ Mais en expofant à V. M. l’Hiftoire de la
Terre & celle de l’Homme, je trouve fi fou-
v e n t fur mon chemin ces marques de bonté
dans les plans & de fageffe dans l’exécution,
qui caraétérifent une. C a u s e bonne & intelligence
, que je ne faurois m’ empêcher de me l i vrer
au fentiment qu’É n uE m’ infpire; fûr
qu’en même tems je ne puis qu’ intérefler da-
, vantage V. M. à mes discuflions.
Cependant , à cet égard même je me fuis
propofé de fuivre une règle; celle de ne point
faire d’Hypothèfe pour trouver du dejfein,
lorsqu’ il ne fe manifeftè pas au premier coup
d’oeil. Mais quand les effets les plus évidens
l’indiquent; quand il faudrait au contraire Hy-
pothèfe fur Hypothèfe pour tenter de les ra-
, mener à des caufes aveugles; quand les fpé-
culations obfcures cédant à la raifon & au
fentiment, l’ëfprit admire & le coeur s’ émcut;
F 4