
lés Cordillères des expériences contraires à celles
de Jean Coultaud, avoit prévu qu?il pouvoit
fe trouver un cas, où elles feroient femblables :
c'eft celui où la mafle des Montagnes, comparativement
à une vallée, feroit telle, que celle-
ci pourroit être confidéré comme un puits. Car
en effet, fi l’on defcendoit vers le centre de la
Terre au deffous de là ibrface, la pefanteur di-
minueroit proportionnellement à la defcente,
à caufe des parties fupérieures de la Terre qui
attireroient les corps pefants en fens contraire.
Il eft vrai que ce cas prévu par Mr. B o u-
g u e r , & que Mr. d ’ A l e m b e r t avoit
mieux déterminé, ne pouvoit être que très rare
; aulieu que bientôt on eut quelque fujet de
croire que l’exception, fi c’en ëtoit une, étoit
plus fréquente qu’on ne l’avoit d’abord penfé.
M. PAbbé A u b e r t mit dans fon Journal de
Décembre 1771. une autre lettre bien plus
frappante encore que celle de Jean Coultaud.
Elle étoit adreffée, à Mr. G e s n e r Profes-
feur de Phyfique à Zurich, datée de Sion en
Valais, & fignée Mercier. Suivant cette lettre,
M. G e s n e r avoit témoigné des doutes fur
les réfultats des expériences de Jean Coultaud’i
doutes auxquels le Phyficien de Sion avoit ac-
quiefcé d’abord, étant Iqi-même partifan delà
Théorie Newtonienne, & „ n e pouvant, penfer
„ que tant d’hommes célèbres puffent être les
„ fectateurs zélés du grand N e w t o n , fans
„ avoir été frappés de la certitude & de l’ éviden-
„ ce de fgs principes.” II fe plaifoit à croire,
que la pefanteur fuivoit une marche afpujettie
à la loi du quarré de la diflance', & ce n’ étoit que
pour demander àM . G e s n e r une folution des
difficultés, qu’il lui communiquoit de nouvelles
expériences, conformes à celles de Samoens.
A préfent donc la fcène eft en Valais. Le M.
Mercier avoit d’abord une excellente pendule k
fécondés, dont il avoit obfervé la marche avec
le foleil, che? lui, pendant deux mois. Il la
tranfporta le 20. Mai 1770'. dans un Chalet
élevé de 514 toifes au - deffus de fa demeure.
Î1 décrit toutes les précautions prifes dans cette
expérience, qui dura trois mois; au bout desquels
la pendule fe trouva avoir avancé de 21
min. 8 fetondes, comparativement à fa marche
dans la ftation précédente.
Voilà le M. Mercier aux champs. Du 3 Septembre
au 25, il s’ occupe à comparer enfemble
deux pendules qu’il ténoit d’ un habile ouvrier de
Laufanne qui les avoit faites avec foin ; & le 2
Oétobre il en fait transporter une chez le Capitaine
Mulhr, qui occupoit à une lieue de difiance de