
, , pour fûr, que cette différence ne fera jamais
„ telle, qu’on ne puiffe l’expliquer d’après ces
„ principes : Lé Leéteur intelligent le reCon-
„ noitra lui-même, à ffiefure qu’ il voudra les
„ appliquer aux phe'nomènes qui fuivront.
„ La belle idée que vous nous faites Conce-
„ vo ir , dira quelqu’un, pour expliquer ce phé-
„ nomène des poifforis trouvés dans le Mont
„ Boîca ! Et qui vous aflure que là chofe fe
„ foit paifée comme vous nous le dites ? Je
„ demande à ce quelqu’un. Si la chofe s’étoit
„ paflee ainfi, ne devroit - elle pas avpir été
„ accompagnée des circonftances que j’ai men-
„ données? Je ne crois pas que l’on puiffe en
„ disconvenir. Or fi en effet les ‘ circonftances
„ font précifément telles que je les ai dépein-
„ tes, par quelle raifon douteroit-on que la
„ chofe ne foit arrivée Comme je l’ ai décrite?
„ Celui qui entreprendrait d’examiner tous
,, les phénomènes, non feulement du Mont
„ Boîca, mais encore des plaines qui l’envi-
, , ronnent jusqu’ au - deffous de fon pied, ainfi
„ que les couches qui s’élèvent jusqu’ aux Mon*
„ tagnes fupéricures, recevrait une récompen-
„ fe bien digne de fon ouvrage. Car je pofe
„ en fait, qu’ il trouverait toutes les preuves
„ néceffaires, pour conftater que ces phéno-
„ mènes ne peuvent avoir été produits autre-
„ ment que je ne les ai expliqués. ” .
Lazaro Moro , confidérant donc, la Lave
comme une matière bien liquide, allant même
jusqu’à l’appeller ta liqueur pierreufe Qil
pietrofo liquore ) fe perfuade que les corps de
toute espèce; coquilles, plantes, même les
infeétès, ont pû s’y mouler parfaitement; &
nonfeulemeht fur le penchant des Montagnes
d’où elles ont coulé, mais encore fous les
eaux. Il ne connoiffoit pas les Laves lorsqu’ il
s’elt formé cette idée. Je fais abftraétion ici g | de leur extrême chaleur, à laquelle il ne s’ eft
pas arrêté un moment, & qui pourtant, met
I un obftacle abfolu à la confervation de tout
petit corps combuftible ou calcaire: mais je
! m’ arrêterai à une impoffibilité qui frapperait
moins, à caufe de la négligence dans les termes
employés par la plupart de ceux qui dé-
j crivent les phénomènes des Volcans. On fe
I permet les expreflions de Torrent de Feu, de
Fleuve, de matière liquide & coulante; comme
fi les Laves couraient à la façon des Rivières.
Toutes ces expreflions font très inexactes : c’eft
ce que je vais avoir l’honneur de montrer à
Vo t r e M a j e s t é en L u i rapportant les ob-
fervations de mon Frère fur cet objet.