
les Etats dont le territoire renferme des Bois,
prouve qu’on ne p'eut pas décider en thèlfe générale,
qu’il ne convient pas au bien public,
que la Le'giflation fe mêle des denrées. Mais
il eft vrai aufii que peu de Loix prohibitives
contribuent au bien de l’humanité, comme
celle qui défend aux particuliers de défricher les
Bois fans l’aveu du Gouvernement. Elle ne
garantit pas feuleiqent les pauvres de mourir
de froid; elle excite encore l’ induftrie, & fa-
vorife la végétation dans fa conquête des Montagnes.
Celui qui poflède près de fon domicile1,
un Bois qu’ il lui impoftdroit pécuniairement de
défricher, tâche de convertir ailleurs en Bois,
des Brojfailies fauvages, pour mériter la faveur
qu’ il defire du Gouvernement. Par ce
moyen la végétation reçoit de l’Homme un nouveau
fecours ■ & en général, partout où il s’ avance,
elle le précède; - elle ne demande que
fon aide pour le fervir, au delà même de fes
propres vues. Ou plutôt, ep marchant toujours
la première, elle fait fe faire fuivre &
aider par l’Homme à qui elle montre fon - bien
pour attrait; & en le nourriffant fur la route,
elle lui fournit le moyen de multiplier fon cf-
p è c e .. . . , Qui lui a appris à nous conduire
fi bien !
C’eft principalement à Hières que j’ai ety
occafiond’obfervèr ce bon1 effet de la Légiflation
fur les Bois, même pour l’ augmentation de l’ espèce
humaine. - L ’homme obligeant, qui nous
y rendit le plus de fervice (V ) , eft un grand
cultivateur , & un défricheur de Bois.- - Il nous
expliqua fes fpéculations & fes procédés d’agriculture;
& nous eûmes occaffon de voir, que
par fon fait & à fon exemple, ce pays là
pourra fort aifémeùt, & dâris un tems même
"alfez court, doubler de- revenu en huile, en
bled, en vin & en oranges. Toutes les collines,
quoique de rochers-, font en pleine végétation
p a r - to u t f mais la-'plus grande partie de
■leur furfacc n’eft encore couverte que de Bros-
failtet. Cependant les Lièges & les Pins commencent
à y pouffer. Chaque année les
Brojfailies ajoutent à la ’couche de-terreau déjà
formée, leurs feuilles & leurs branchés mortes.
Par l’augmentation de cette couche, les arbres
augmenteroiènt peu à peu d’ eux-mêmes : mais
•on favorifera leur multiplication ; en en plantant
à deflein par-tout où lêurs racines pourront
fe gliifer,' ou-dans te rocher feuilleté', ou
dans les amas de moëllon. Augmentant arafl tçs
(a) M. Ailüet,