
0 H i s T o i â. E vi. pastir
n pour quelques momens. On la voit alors
v cheminer ^ nón point comme les' guides,
v mais en roulant fur élle - même, conime
j , pourroit le faire du vërrô fondu, Oh de là
v pâte de farine. Cé genre de mouvement
« progreflif, qui ne varié jamais, tend à cou-
„ vrir tout ce que cette matièrte rencontre, &
,, à le retenir fous ellê ; & nullement* à lè porter
, , à fa furface. J’ai foutent été le témoin dp
v cette manière de couler dç&Laves au fom-
v mpt du Volcan, lorsque léur parñe ánténeurS
v étoit encore dans un état dé moHeflè.
p Je veux' ni^me accoMe’r p)oùï* Un moment).
p qué la' Lave' ramaflTe' fut la fnp'crflcîe les
corps qu’ ellp rencontré : cfe ne feroît jâmaïî
*, au thoins qu’à fa première fortië. Dès qu’ùne
„ fois elle auroit emporté tout ce qui fe trôu-
}i yeroit fupionpaffagè,ellénédev,roitpîùs rîetf
à dharîer; cçla eft évjdeùt. arrivé tout
p le çOiittaîre. TaUt qué lp Làèe Chëmfné, qUë
jj¡¡- de foif même pendant des mois entiers, elle
eft conftammenf.couverfe de ces piètres datos
¿ tout fon cours, p^oit lui vientoóiérít-éíiés doric*
p ft non dè fg propre fubftance? Quant â la
^ Y ^ ié té de leuçs couleurs, ellç êft ^uë du#
», dépôts des vápeurá fatinëS & fulpheureuieS,
p qui s’élèfent fins CëÎfë dé % Ldvè cïîe-mêù^
L e t t r e L. d e i a T E R R E . 471
„ J’ ai déjà remarqué que les Laves plus con-
„ fidèrables, celles fur tout qui fortent du pied
„ oü des flancs de la Montagne , eonfervent
„ plus- longtems leur mollefîe ; ce qui fait qu’el-
„ les fe brifent moins : à quoi peut aulfi con-
„ tribuer le’ plan moins incliné fur lequel elles
„ coulent; mais leur furface en eft d’autant plus.
„ raboteufe. Le premier obftacle qu’elles renc
o n t r e n t retarde leur cours, déjà lent & en--
„ gourdi ; il faut qu’elles s’ accumulent avant dé
pouvoir pafler outre. Leur furface alors fe
„ durcit & quelquefois s’éclate. Un nouvel,
obftàclë fe p ré fen te -t-il? Le cours eft en*
„ eore arrêté; autre croûte tortueufe, autre
maffe qui fë foulève & fe durcit. Il fe for-«
,, me aïnfi des pont, des arcades, des crevas-»
„ fes; des lames, des pointes, des éntaffêmens
„ baroques:- & fi l’on ajoute à cela une couleur
„ fombre dont le tout eft revêtu, rien n’ eft
„ plus propre à donner l’ idéë d’ un vrai cahos.
„ Les Habitans voifins de ŸEtna donnent à
„ la Lave refroidie, un nom très ûgnifieatif; ils
„ l’ appellent fciarra ; mot ftcilien, qui veux
k dire tumulte pu querelle.
„ Si les Lacves s’entaffent avec tant de con-
„ fufion, par leur promptitude à fe durcir dès
„ qu’elles font espofées à l’a ir , avec quel dé?
G g 4