
qui lorsqu’il auroit expliqué un grand nombre
des phénomènes n’eût pu être admis, par
cela feul que rien n’indique l’exiftence de la
caufe qu’ il fuppofe, eft encore abfolument con-
tredit par le plus important des phénomènes..
Mais nous n’avons pas fini pour cela avec
1 Aftronomie, c’e ft-à -d ire avec l’influence que
peuvent avoir eu les mouvemens la Terre
dans la fabrication de nos Continens.- car il
refte une hypothèfe à laquelle ce que j’ai dit
jusqu’ ici ne répondrait pas. Si le mouvement
diurne de la Terre avoit été plus grand
autrefois, & qu’il allât peu à peu en fe ral-
lentifîant, la force centrifuge■ diminuant alors,
les eaux s’abaifleroient infenfiblement fous l'Equateur
, & découvrir oient ainfi des terreins
qui auraient été couverts précédemment par la
Mer. I f faut donc, pour ne rien laiffer en arrière
, examiner cette nouvelle hypothèfe.
Car tant qu’on s’eft contenté à'apperçus, l’effet
des mouvemens de la Terre fur les eaux de la
Mer avoit autant de droit à fournir des fyftê-
mes vagues, qu’aucune des autres caufes qu’on
a imaginées ; & il n’y a que des examens rigides
qui puiflent décider finalement les questions.
t Pour favoir d’abord fi l’Aftronomie peut nous
éclairer fur ce nouveau fyftéme, il faut confi-
dérer quel moyen elle peut avoir de découvrir
un changement dans la vîteffe du mouvement
de rotation de la Terre* Une révolution de la
Terre fur fon Axe fait un jour. C’eft donc la
longueur des jours qu’ il faut mefurer. Mais nous
n’ avons jusqu’ ici d’autre meiure du tems que,
la longueur même des jours ; c’eft fur la révolution
diurne des Aftres que nous réglons nos
pendules: il n’ y a donc point là de prife.
Nous pourrions comparer les jours à
l'année; c’ eft - à-dire les révolutions diurnes
de la Terre, à fa révolution S ‘ dans fon orbite.
Mais fi la vîteffe de la Terre da^s cet orbite
venoit à diminuer, les jours nous paroîtroient
plus longs, fans l’être; réellement, & par con-
féquent fans que la vîteffe du mouvement de
rotation de la Terre fût moindre. Ou bien la
vîteffe de la Terre dans fon orbite pourrait diminuer
en même proportion que celle de fon
mouvement de rotation; & alors la longueur
des jours gardant toujours la même proportion
avec la longueur dé, l'année, nous n’aurions
point encore de mefure ; excepté peut-être
des différences d’apparence dans les autres
corps céleftes de notre fyftéme, très difficiles
à découvrir, & qui même pourraient venir de