
leur forme, ou de quelque circonftânce que ce
foit qui produife en elles ïélafticité\ voilà des
reflorts bandés dans l’intérieur des corps.
La Chimie offre mille exemples de productions
pareilles de Fluides élajliques, par des mélanges
de minéraux; & d’embrafemens de fub-
ftances minérales, accompagnés d’une production
copieufe de fluide élaflique: & les Volcans
nous font vo ir , que ces opérations s’ exécutent
d’une manière épouvantablement grande dans
les entrailles de la Terre. Je fuis donc fi éloigné
de limiter la puiffanee de cette caufe, que
je lui accorderai fi l’ on veut, celle de faire éclater
notre Globe comme une bombe. En effet,
la bombe n’éclate, que parce que la poudre à
canon, (fubftance qui , dans fon prémier é ta t,
n’agiffoit que par fa pefanteur)' eft convertie
tout à coup en fluide élaflique.
-Nous aurons donc ainfi dans l’intérieur de la
Terre, des forces,capables de fracafferfa furface
comme par des Mines. Mais aurons.-nous par
là des Continens ? Quand une quantité fufiifante
de fluide élafliqueferoit produite tout à coup au
centre de la Terre, & la feroit crever comme
une bombe, il fe formerait bientôt un autre
Globe de fes débris. Carie fluide élaflique, une
fois libéré, s’ étendant dans l'4-tmosphère, laisferoit
les débris de fa prifon livrés à la force
univerfelle de la Gravité: & bientôt, cédant
ainfi à leur attraétion mutuelle, ils prendraient
la figure qui les rapprocherait le plus les uns
des autres; c’eft-à-dire/celle d’une fphère, autant
que la dureté & la forme des fragmens
pourraient le permettre.
Tel eft le principe dont il faut pa ttir , pour
confidérer ce que peuvent produire les fluides
élajliques fouterreins. Lorsque,par leur effort,
ils auront foulevé la croûte qui les emprifonnoit,
& qu’ils fc feront fait jour; qu’e ft-c e qui fou-
tiendra cette croûte? Quand nous employons
le cric pour foulever de grands fardeaux; cet infiniment
fert d’appui contre la Pefanteur, à me-
fure qu’ il la furmonte. Si nous voulons enfuite
enlever la force mouvante, & laiffer le fardeau
fuspendu; nous mettons auparavant des appuis,,
ou nous pouffons le fardeau fur quelque
bafe qui le foutienne. Mais quand nos crics é-
laftiques, après avoir foulevé des Montagnes,
Viendront à s’échapper ; qu’eft-ce qui refiftera à
la Pefanteur ?
Figurons nous un moment l’ opération qui
aurait foulevé les Alpes. Je ne parle point ici
de leur poids; f accorde la force nécéffairë pour
le furmomter. Mais cette force leur refteraft-elle