
„ nourris dans les lieux mêmes où ils fe trou-
„ voient pétrifiés ; des trous de vers marins,
„ qui ne vivent que dans les eaux, & qui fe
,, trouvoient imprimés fur plufieurs rochers,
„ étoient encore pouf lui des alfurances non
„ douteufes de l’ origine de nos Montagnes, &
„ de leur ancien état. . . * En général , dit-il
„ ailleurs ( a ) , mon ayeul trouva dans ce
,, genre de pétrification fuperficiet à nos terreins,
„ des coquillages fans nombre. . .% Le nom-
„ bre prodigieux de coquillages de mer de
„ to u t e efpèce, d it- il encore (£0> cimentés
„ ( expréfllon bien caraétériftique ) cimentés à
„ Fextérieur. . . . depuis les bords de la mer
„ jusqu’au plus haut de nos montagnes, ainfi
„ qu'on le remarque à fes rivages & dàns les
,, lieux qui en font voifins. . . étoient pour
„ lui une démonftration fi > forte de l’origine
„ de nos terreins, qu’ il lui femblôit étonnant
„ que tous les hommes n’en fuiTent pas con-
„ vaincus ” .
Je ne rapporterai pas tous les pafihges de
cc genre; car c’ eft le fyftême général de l’ouvrage.
Suivant lui on retrace le paflage fuc-
cefîif des bords de la Mer comme g la pifte,
(a) Ifaid. p»g. j8. (>) Pag. 34*
• • L’afped des terreins voifins de fes bords ”
(dit-il dans une efpèce de pe'roraifon (a ) )
tellement fcmblable à celui que fes eaux
„ offrent à nos yeux , qu'il n’eft presque pas
}j poffible de les diftinguer. . . . tout enfin dans
„ la Nature, nous parle de cette vérité, que
„ nos terreins* font l'ouvrage de la mer, £?
„ qu'ils en font fortis par la diminution d-e fes
„eaux ” .
Il ne manque à tout cela que la vérité:;
car d’ailleurs c’ eft bien ainfi qu’il falloit prou-1
( v e r le fyftême. Mr. d e M a i l l e t travail-
loit par l’ infpiration de fon génie, plutôt que
3 par la connoiflance des faits. Il fe trompa au
premier coup d’oeil, fur ce qui mettoit à fec
| les prolongemens de l’Egypte > il trouva par-
f l tout des fignes que la Mer avoit couvert nos
1 terreins ; il fut-réduit par l’hypothèfe de fa
j diminution, & dès lors il v i t la Nature, com-
I me elle devoit être d’après cette hypothèfe ;
I & il a été en général très confiéquent. Surtout
il a bien fenti que c’étoit fu r fes bords,
que la Mer, en les abandonnant peu à p e u ,
devoit donner la dernière façon à fon ouvra_
ge. Je crois voir ce qui l'a induit en er-
(«) Tcm. II. pag. 58«