
i} ciffant, refte -attachée de part & d’ autre fur
„.■la pente de la Montagne, & la Lave paiTe
„ deflbus comme fous un pont. De diftance
en diftance i l ,s’en fépare des rameaux, qui
perdent bientôt eux-mêmes leur fluidité: au
„ premier obftacle qu'ils rencontrent, la ira«
tière fe replie fur elle-même, & forme au-
„ tant de bourrelets. En un mot, la Lave ne
,, conferve foa état de fufion, que lorsqu’elle
V, n’eft pas expofée au contaét de l’air. C’eft
„ par cette raifon qu’elle s’ élargit dans Ton
cours, & couvre en ce fens bien plus de
„ terrein,qu’elle ne feroit fi elle reltoit liquide.
„ Les Laves moins oonfidérables,-& celles qui
,, fortent du fommet du Volcan, cheminent en-
„ core avec plus de lenteur ; furtout ¡ces derniè-
res, q u i, dans leur afcenfion intérieure, ont
déjà perdu une partie de leur .fluidité. A ttente
„ ou quarante pas du fieu d’où elles fortent,
,, la furface , comme je l’ai d i t , iè durcit,
% & ife fépare en morceaux de différente gross
e u r , raboteux & irréguliers. A une di-
„ fiance plus grande , la dureté gagne plus avant;
„ & toujours la matière s'éclate dans toute l’é-
„ paiffeur de la couche durcie. Ces morceaux
, , tombent de part & d’autre, & forment une
„ cfpèce d e canal, ad fond duquel pafle la
portion CnCorè molle; Ta furface fe durcit &
it fe brife encore ; les fragmens amoncelles font
if jettës de part & d’autre,; & de cette manière lé
h Canal s’élève & s’ëjargit. La matière encoré
j, molle refte au ¡fond, couverte de morceau*
„ durs qu’CUe entraine avec elle. La Lave e|i
i} un inot ne paroîr plus qu’une ravine de pier*
j, re s , fortant d’une Foprnaife ardente.
,, Le Canal de celles que je vis fortif dti
j, fommet du Véfüve ; n’excèdoit pas deux
h Toiifes en largeur au commencement dé
„ la pente, qui faifoit avCc l’horifon un aiigle
i} d’ environ 30 degrés. Je remarquai qu'en cet
„ é ta t, le brafier dont les Laves étoieflt cou-
„ vertes, c’eft - à - d ire, la lave durcie , de brifée
„•mais toujours rouge, parcouroit jusqu’à 4ÇI
a, & 50 pieds par minute» Plus bas ce canal
4, s’ élargUFoit, & alors le coürs étoit tefle-
^ ment ralenti, que ces pierres mouvantes
„ avançoient à peine un pied dans le même
44 tems. Plus done le Ut où .coulent ;les Layeij
t) eflt large, moins elles ont de .vîtefle ; &ienfin,
44 l’élargifiement dù canal , de la eeflàtion de
„ fluidité,,fe réuniftant, le ipouveroent progrès-
^.fif d’une Lève n’eft plus que des .éboulemeps,
occàfioniiés par l’ acçumul,ation des matières
jj dans „l’ifltérieflr. J e crois in& n e , que. fquxe#
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