
bilité, qu’ il équivaut à l’ impoflibilité abfolue.
Il me fera aifé de montrer à V. M., qu’ une co-
qiiille fojjile eft auifi bien une .coquille de Mer,
que les vafes Etusques trouvés à Hercuîàneum,
font des ouvrages de potiers de terre.
Je n’ infifterai pas fur ,les. premières reffem-
blances générales, tant dans la forme que dans
la matière; ceux qui font l’objeftion connoiffent-
ces reffemblances, & n’ ont pas été arrêtés par-
là. Cependant la variété & la fingularité, tant
des formes, toujours parfaitement imitées , que
des contextures internes, parfaitement fembla-
bles auifi dans les efpèceS correipondantes, pro-
duifent déjà un tel degré d’improbabilité d’une
différence dans, leur nature, qu’on a peine à
concevoir que cela n’aît pas frappé. Mais cette
improbabilité augmentera presque fans fin, quand
nous examinerons les cîrconftances accidentelles.
On l’ a fait plufieurs fois, & le parti que
je défends eft fùrement déjà victorieux. Cependant,
en rapportant ces circonftances à V. M . ,
je crois pouvoir en ajouter de nouvelles, qui
diffiperont jusqu’ à l’ombre dn doute.
Et d’abord, comme le Profeiîeur Langy n’a pas
expliqué les fragmens de coquilles foifiles par
des germes tronqués, je reviens à cette circon-
.ftance capitale. Quand nous voyons dans la
Mer les amas de coquilles qu’elle forme en certains
fonds & fur certaines plages, nous trouvons
la plupart de ces coquilles ufées, mutilées,
brifées, portant en un mot plus au moins de
■marques de roulement &c de chocs, fuivant
qu’elles font plus ou moins fragiles, ou qu’ el-
dès ont plus ou moins de parties Taillantes &
'délicates. Il eft rare d’en trouver d’entières &
•bien confervées, dans les efpèces que l’ agitation
de la Mer peut aifément altérer.
C’eft exactement la même chofe parmi les fôjji-
îes. Il eft rare de trouver des coquilles délicates
qui foient bien entières; la plupart même de
celles qui font plus folides, montrent qu’elles
ont été roulées ; & tous les terreins où l’on en
trouve, font remplis de leurs fragmens.
» On rencontre auifi dans la terre des fragmens
de criftaux ; & jamais perfonne n’ a imaginé
qu’ il s’y fuffent formés ainfi. Si donc on eft
obligé de convenir que les foililcs difformes font
des fragmens de corps réguliers, on n’a rien expliqué
en les "fuppofant des foififes naturels :
puisqu’ il feroit tout auifi difficile de concevoir,
■comment ces fragmens auroient été renfermés
dans des pierres, à de très grandes diftances de
' tout cor.ps entiers de la même efpèce; qu’ il pa_
roît l’être d’ expliquer comment des coquilles ori