
„ nal : c’eft le feul endroit où cette nouvelle
» Montagne ne foit pas ifolée. A u Nord-Eft
„ elle eft baignée par ia mer; non qu’elle s’a-
„ vance jusqu’au dehors de l’enceinte ; mais
„ parce que la Vallée circulaire étant plus a-
» haiffée en cet endroit-là, la Mer entre par
„ cette ouverture, & forme un petit Golphe,
„ à la gauche duquel fe voit la bouche ac-
„ tuelle, & à la droite les débris d’une bouche
„ ancienne , très peu élevée fur le niveau de
„ la me r , mais dont le cône fubiifte encore
,, affez pour la faire reconnoître. Au delà de
„ cette ancienne bouche, en fuivant toujours
„ v e r s le Nord, on trouve un terrein plat,
„ d’environ demi mille de longueur,. qui fait
„ partie de la vallée circulaire. A fon extrë-
mité s eleve un autre Cone qui ne brûle
„ plus aujourd’hui; on l’ appelle petit Vulcano,
„ par oppofition à la Bouche aétuelle , dont
„ le, cône eft plus élevé & plus étendu. C’eft
„ c e petit Volcan qui a fi fort rétréci le
„ Canal qui fépare l’Isie de celle de Li*
itpari. r,
„ Le Golfe dont je viens de parler, fut le lien
„ de notre débarquement. J’y examinai d’a*
„ bord le terrein, & je ne trouvai partout que
fcories & veftiges de Feu. De là , conduit
| Lettre XLIX. ¿ e t T É R i t E.
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I » Par un he nos Mariniers qui ëtoit Liparotes ,
„ je montai fur le Volèàn aétriel. Sa pente eft
„ fort roide, & toüte coupée de ravins. A»
I „ près avoir monté une defhi heure , nous par-
I „ vînmes à une gorge étroite, qui communi-
I „ que avec le fond du Crater. Une épaifie fu-
I „ mée de foufre, chafféé par le vent; occupoit
I „ entièrement cette gorge. Nous y eûmes à
I „ peine fait quelques pas, que mon conduclèut
I „ me dit que nous ne pouvions paffer outre
I „ fans danger; fur quoi fi tâcha eh bégayant
K „ de mé détourner de ma réfolution; la vapeur
! , , nous fufFoquoit l’un & l’autre. Il falloit fé
I „ décider promptfement. Le defir de voir l’em-
| „ porta chez moi; je lui fis figne de fe retirer;
I 0 & je traverfai en courant la colonne de fü-
I „ mée. Ün motif preiîant accéiéroit mes .pâsj
„ le befoin de respirer. Je fus heüreufement
„ délivré de cette Vapèur dès que j’entrai dans
„ le Crater, C’ëtoit une grande plaine fort ra"
„ boteufe,de figure ovale, d’ où ces nuées fulphü-
„ reufes foftoicnt pat diverfes ouvertures. Je
„ më mte auffirtôt à parcourir cette plaine efï
I „ tout fens, noh fâns quelque anxiété ; car
1 à j’appercevois très bien, par l’espèce dé bruit
que fâifoient mes pas, & par le vent irnpWtueux
qui fortoit de pitificurs des o u v e r te
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