
la pierre même qui eft moulée à leur intérieur
cil plus dure que celle qui les environne: j'ai
expliqué auifi ce phénomène à V. M. en lui
parlant de la formation des Grès. Ces corps
marins donc, ou quelquefois les noyaux qu’ils
ont moulés, relient en relief fur les pierres ex-
pofées à l’air, & c’eft par là le plus fouvent
qu’ ils fe font appercevoir dans les Montagnes.
J’en ai vu mille fois à la furface des rochers ;
mais n’ayant pas la prévention de Telliamed
fur la diminution lente de la Mer, je n’ai pas
trouvé comme lui que ce fût une pétrification
fuperficielle aux Montagnes, je n’ai pas imagine^
contre l’impoflible, que ces coquillages, marins,
G ces coraux de toute efpèce, que je voyois comme
cimentés aux rochers, y euflent été fucces-
Jivement attachés par la Mer, & qu’ ils s’y fufîent
confervés des milliers de fiècles. Je jugeois
tout Amplement qu’ il y avoit longtems que ces
furfaces ne s’étoient pas éboulées, puisque- l’air
avoit eu le tems de les dilféquer. Car je voyois
ailleurs des furfaces nouvellement découvertes,
où rien ne paroiifoit encore en relief; mais qui
promettoient pour la fuite les mêmes fculptu-
re s , dont les delfeins étoient tracés par les contours
des corps marins, que leur coupe faifoit
appercevoir. En un mot je Yoyois des Monta*
- ... |pW
nés marines, des amas faits par là Mer dans fes
fon d s , mais nulle apparence de travail littoral.
Mr. de Maillet étoit fi convaincu , que p’oür
établit uhé diminution lèinte de la Mer, il falloir
trouver fur lès pentes des Montagnes des
marques de fabrication littorale, qu'il cherché à
y ramener les tufs ; & il. donne unetongué explication
de là manière dont ils doivent féfabriquer
fur les côtes (a). Si les tufs eh effet poUvoiërit
être attribués à ia Mér, fo'nfyilême enféroit firfgu-
lièrement appuyé; car on en trouve à l’extérieür
de beaucoup dé Montagnes; & lés corps
étrangers qu’ ilà renferment, montrent cértâihë*
ment qu’ils doivent leur formation à l’oüVràgd
fucceflif dés eaux. Mais malheur èufemënt poiit
l’hypothèfé, ce iont toujours dés éorps terre-*
ftres: des coquillages quelquefois ; mais de ceuiï
qui vivent fur les Montagnes : des vëgëtàux
en quantité; niais terrestres & qui croiflent
dans lés lieux Voifins: & presque partout 6ù
il y a des tufs, ils Continuent às’àugmeriter par là
continuation du Cours des eaux., Là Met fait
bien auffidu m/fur quelques côtes; je meràppelléf
même d’en avoir vu , & je cottiprcfis que1 ë’e'ft
par là que Mr. d e M a i l l e t ? a été tenté dé firi
attribuer celuides montagnes. Le rn/n’ étànt qûrti^
(a) Tom. Î. pag. 5 2*
Tome 11. V• Par lié's