
être brifés , confondus en toute manière : &
Gomme originairement ils pouvoient avoir été
de toute épaifleur & de toute efpèce de matière
, il n’y a aucune figure, pofition, com-
pofition de montagne que tout cela n’ explique.
On trouve donc un grand chapitre, où Moro,
commentant la defcription pittoresque qu’a
donnée Vallisnieri des divers afpedts des Montagnes
fous ce point de vue , fe complaît à
foire cadrer fon fyftême avec les moindres de
ces détails. -
Un Vaifleau, dit-on, a été trouvé avec tous
fes agrêts dans une mine de SuifJe, un autre
au Pérou , un autre en Portugal & ailleurs.
Un Vaifleau peut couler à fond; l’expérience
ne le prouve que trop. Un Vaiffeaa, enfoncé
dans la vafe , peut y être couvert par des
taves & des couches de cendres > comme tout
autre corps, les feux fouterreins peuvent fou-
lever ce fond de la-mer, comme tout autre.
& voilà notre Vdijfeau en SuiJJe, au Pérou, eu
Portugal &c.
Je ne finirois point fi je parcourois tous les
faits, vrais ou faux, que Moro prétend expliquer;
mais ceux que j ’ai rapportés fuffifent pour donner
une idée des fondemens de fon fyftême 4
& de la manière dont il l’applique à tout. Je
paffe donc à finir la Terre telle qu’elle eft,
d’après ce fyftême.
Ces terribles fabricateurs de nos continens
j ayant enfin perdu la plus grande partie de leur
force , laiffèrent plus de repos à la T erre , &
par conféquent à l’homme & aux animaux
qui avoient \ commencé à l’habiter. Alors la
population s’accrut, & la mémoire des troubles
paflès s’effaça peu à peu chez les générations
fuceeflives ; tellement que nous les
ignorerions entièrement, : fi les Volcans qui brûlent
encore çà & l à , n’ en laiffoient fubfifter
quelques traces, Peut-être même tes aurions-
nous obferve's inutilement, pour cette connois-
fance du paffé, fi l’Isle & la Montagne nouvelles
n’ étoient venu nous donner une idée claire
de l’origine des chofes fur ce point, C'eft donc
à Ylfola nuova, &c au Monte nuovo, que nous de-
yons les fondemens de toutes nos çonnoiffances
en cosmologie.
Lazzaro Moro s’ eft pénétré fi profondément
de la vérité de tout cela, qu’ il en finit l’expo-
fition en ces termes. „ Qui peut ne pas re-
„ connoître pour le vrai fyftême de la Nature,
,, celui qui en fimplicité le difpute à la Nature
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